Torchère du « Kaombo Norte », un navire flottant de production, de stockage et de déchargement, le 8 novembre 2018, au large de l’Angola, dans l’océan Atlantique.

L’année 2024 signe un triste record en matière de torchage, une pratique qui consiste à brûler le gaz émis lors de l’extraction pétrolière sans le valoriser. Selon un rapport publié par la Banque mondiale, vendredi 18 juillet, la quantité de gaz torché a augmenté de 3 milliards de mètres cubes par rapport à 2023, dépassant ainsi pour la première fois depuis près de vingt ans le seuil annuel de 150 milliards de mètres cubes brûlés à travers le monde. Une quantité équivalente à la consommation annuelle de gaz de l’ensemble du continent africain.

« Cette pratique est terrible pour le climat », dénonce Eszter Matyas, chargée de campagne spécialisée dans les énergies fossiles à Greenpeace Europe. Le torchage a émis 389 millions de tonnes d’équivalent CO2 en 2024 – soit plus que les émissions de la France qui s’élèvent à 369,2 millions de tonnes d’équivalent CO2 en 2024 – dont 46 millions de tonnes de méthane. Ce gaz à effet de serre perdure moins longtemps dans l’atmosphère, mais a un pouvoir de réchauffement bien plus élevé que celui du dioxyde de carbone : plus de 80 fois supérieur sur vingt ans, et 30 fois sur cent ans. Le torchage pollue ainsi « en pure perte », comme le signale le rapport, car ce gaz est brûlé avant même d’avoir pu être exploité comme source d’énergie.

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