Après plusieurs années sans avoir fait de film, il devrait être tout feu tout flamme, mais le voilà qui se morfond : un chagrin d’amour ronge le moral du réalisateur Edmond T. Gréville. Une certaine Marion Malville, comédienne de second rang, le rend fou et, au lieu de se réjouir de retrouver enfin l’adrénaline d’un plateau de tournage, cet homme marié de 39 ans est obsédé par ses tourments intimes, comme on peut le lire dans ses Mémoires (Trente-cinq ans dans la jungle du cinéma, Actes Sud) publiés en 1995, près de trente ans après sa mort.

En juin 1945, Edmond T. Gréville démarre donc son nouveau long-métrage, Dorothée cherche l’amour, aux studios de la Victorine, à Nice, sa ville natale. Les studios parisiens, en proie à l’épuration, n’ont pas encore rouvert, une aubaine pour la cité azuréenne qui accueille cet été-là quatre tournages après des années de disette. Le long-métrage raconte l’histoire d’un vieux milliardaire égoïste auquel le bon Dieu refuse l’entrée au paradis. Il est renvoyé sur Terre pour faire amende honorable en guidant une jeune fille en quête d’amour dans ses aventures sentimentales.

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