
C’est un retour que les autorités malgaches veulent très solennel. Lundi 1er septembre au soir, trois crânes sakalava arriveront à l’aéroport d’Antananarivo. Avec cette restitution, l’Etat français applique pour la première fois la loi adoptée en 2023 facilitant le retour des restes humains appartenant à ses collections publiques. Le lendemain, une cérémonie d’Etat doit se tenir au Mausolée d’Ambohitsaina, dans la capitale malgache.
Une semaine plus tôt, mardi 26 août, une première cérémonie s’est tenue à Paris. Le roi Harea Georges Kamamy s’était avancé, l’air grave, dans le décor feutré du ministère de la culture français, sous les yeux de la locataire des lieux, Rachida Dati, et de son homologue malgache, Volamiranty Donna Mara. Entre ses mains, le souverain sakalava tenait un coffre recouvert d’un tissu traditionnel rouge vif contenant le crâne présumé du roi Toera, son arrière-grand-père, décapité par les troupes coloniales françaises en 1897 lors de la bataille d’Ambiky.
Cette ancienne capitale royale du Menabe, dans l’ouest de la Grande Ile, fut le théâtre d’un massacre lors de la conquête coloniale. Entre quelques centaines et 5 000 Malgaches y furent tués, selon les sources. A la suite du roi, les ossements de deux guerriers sakalava ont été portés par des employés de l’ambassade de Madagascar à Paris.
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