Des F-35 du corps des marines américains à Ceiba, à Porto Rico, le 15 september 2025.

Le gouvernement vénézuélien a fustigé, jeudi 2 octobre, l’« incursion illégale » d’avions de chasse américains dans une zone sous son contrôle aérien. La tension est élevée entre les deux pays après le déploiement par les Etats-Unis de navires de guerre au large du pays caribéen.

Washington accuse le président vénézuélien, Nicolas Maduro, et son gouvernement d’être à la tête d’une vaste organisation de trafic de drogue vers les Etats-Unis. L’administration Trump a annoncé avoir récemment détruit quatre bateaux présentés comme « narcoterroristes », tuant au moins 17 personnes.

Selon l’Agence France-Presse, le président américain, qui cherche à justifier légalement les opérations récentes de Washington au large du Venezuela, a décrété dans une lettre envoyée par le Pentagone au Congrès, que les Etats-Unis sont engagés dans un « conflit armé » contre les cartels du narcotrafic.

Selon un communiqué commun des ministères de la défense et des affaires étrangères vénézuéliens, des avions de combat américains ont approché à « 75 kilomètres » des côtes du pays d’Amérique du Sud. Le communiqué ne précise pas s’il s’agissait d’une violation du territoire vénézuélien.

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« Cette manœuvre constitue une provocation qui menace la souveraineté nationale et contrevient aux normes du droit international et à la Convention de Chicago sur l’aviation civile internationale », souligne le texte.

Cela « s’ajoute à d’autres incursions illégales similaires précédemment enregistrées et déjà dénoncées par le gouvernement bolivarien, ce qui constitue un schéma de harcèlement qui ne peut être toléré », poursuit le gouvernement, demandant à Washington de « cesse[r] immédiatement son attitude téméraire, aventureuse et belliciste, qui (…) met en danger la stabilité régionale ».

Cinquante millions de dollars de prime pour l’arrestation de Nicolas Maduro

Un peu plus tôt mercredi, le ministre de la défense, Vladimir Padrino Lopez, avait affirmé que « cinq avions de combat » avaient « osé s’approcher des côtes vénézuéliennes ». Il a dénoncé « une provocation mais également une menace à notre sécurité nationale ».

Les Etats-Unis ont déployé, officiellement pour une opération antidrogue, plusieurs bâtiments de guerre dans les Caraïbes et dix avions de combat F-35 à Porto Rico, territoire de la région rattaché aux Etats-Unis.

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Le parquet des Etats-Unis a annoncé en août avoir doublé à 50 millions de dollars la prime pour l’arrestation du président Maduro, inculpé par la justice américaine pour trafic de drogues et dont la réélection n’a pas été reconnue par Washington.

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Des juristes aux Etats-Unis ont souligné que les frappes américaines sur les bateaux sortaient de tout cadre juridique. « Comme nous l’avons affirmé à maintes reprises, le président a agi conformément au droit des conflits armés pour protéger notre pays de ceux qui tentent d’apporter du poison mortel sur nos côtes », a soutenu Anna Kelly, porte-parole adjointe de la Maison Blanche à propos de la lettre au Congrès.

Cependant, la Constitution américaine dispose que seul le Congrès a la capacité de déclarer la guerre, mettant en doute la validité d’une déclaration de « conflit armé » aussi vaste. Caracas dément vigoureusement les accusations de trafic de drogue et, en réponse au déploiement américain considéré comme une « menace militaire », a lancé des exercices militaires et une mobilisation de réservistes et de miliciens.

Pour les autorités vénézuéliennes, les accusations de trafic de drogue sont un prétexte pour évincer M. Maduro du pouvoir et s’emparer des ressources pétrolières du Venezuela qui revendique les plus grandes réserves pétrolières de la planète.

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Le Monde avec AFP

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