Les vignes européennes souffrent plus que les autres du changement climatique, selon une étude internationale publiée ce mercredi 21 mai.
En cause, la hausse des températures durant l’été.
Les conséquences se font déjà sentir pour les producteurs de vins.
Canicules, orages… Le vin européen est celui qui a jusqu’à maintenant subi les pires impacts du réchauffement climatique, même si toutes les régions viticoles souffrent, révèle une étude internationale parue ce mercredi 21 mai. Les auteurs ont pu comparer les effets des dérèglements d’une région du monde à l’autre en croisant les données climatiques (à la floraison, à l’éclatement des bourgeons, avant les vendanges, etc.) et les réactions selon les stades de croissance appliquées à plus de 500 cépages.
L’Afrique du Nord et l’Australie également touchés
Résultat : l’Europe a subi les bouleversements les plus massifs, avec des journées à plus de 35°C en « recrudescence significative » et les températures les plus élevées au moment du mûrissement, montre l’analyse parue dans la revue américaine PLOS Climate. Par contraste, l’Amérique du Nord a connu des hausses plus modérées, dans ses températures moyennes comme extrêmes.
L’Amérique du Sud montre des résultats similaires à la situation européenne en termes de températures moyennes, mais moins de chaleurs extrêmes, ajoute le rapport, qui a réuni climatologues, agronomes, écologues et experts de la génétique de la vigne, venus de France, d’Espagne, des États-Unis et du Canada. Les chercheurs ont utilisé notamment les données rassemblées depuis des décennies par l’unité expérimentale du Domaine de Vassal, géré par l’institut agronomique français Inrae.
Ailleurs encore, là où les températures pouvaient déjà atteindre des extrêmes avant la montée du réchauffement, les impacts peuvent aussi être très forts (feux…) avec une montée moins spectaculaire du thermomètre, comme en Afrique du Nord ou en Australie.
J’ai été très surpris par le niveau de réchauffement à travers le globe, mais particulièrement en Europe
J’ai été très surpris par le niveau de réchauffement à travers le globe, mais particulièrement en Europe
E.M. Wolkovich, auteur principal de l’étude
Concrètement, l’étude conclut que les vignes doivent avant tout affronter une montée des températures maximales, bien plus qu’une croissance des minimales ou la recrudescence d’épisodes de froid qui interviendraient au mauvais moment. La vigne est une plante très sensible au réchauffement et l’impact du climat se voit déjà notamment dans des vendanges plus précoces, un taux de sucre plus élevé dans les productions et l’apparition de nouvelles zones de culture.
« J’ai été très surpris par le niveau de réchauffement à travers le globe, mais particulièrement en Europe, où nos résultats montrent clairement que la saison de croissance s’est réchauffée en raison du changement climatique lié aux activités humaines », commente l’auteur principal, E.M. Wolkovich, de l’université de British Columbia, au Canada. « En visitant l’Europe depuis plus de 15 ans, j’ai vu la montée des vagues de chaleur, mais les données et l’ampleur du changement auquel sont confrontés les cultivateurs sont au-delà de ce à quoi je m’attendais, et cela donne à réfléchir », a-t-il admis.