Chaque année, le rapport de la médiatrice de l’éducation nationale est une fenêtre ouverte sur les dysfonctionnements du système éducatif et universitaire. Et pour cause : le rôle du médiateur est de pacifier les dossiers litigieux entre ces deux institutions, leur personnel et leurs usagers. En 2024, la médiatrice, Catherine Becchetti-Bizot, a noté une augmentation de 25 % sur un an et de 38 % depuis 2019 des saisines qui concernent « des problèmes d’inscription et d’orientation » (elles constituent au total 28 % des saisines des usagers).

Le type de difficultés sur lequel le rapport a choisi de mettre l’accent correspond à des moments-clés du parcours de l’élève et de l’étudiant : il s’agit d’obstacles à la scolarisation, de complexités administratives lors d’un moment de transition, ou de difficultés « entravant le retour dans le système scolaire après une période d’interruption ».

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Les familles qui se sont adressées au médiateur académique (ils sont 86, répartis sur le territoire) sont « souvent désespérées », en particulier quand les difficultés d’inscription sont liées à un moment de « rupture » (déménagement, séparation des parents), ou à un redoublement à la suite d’un échec à l’examen. Dans ce dernier cas, la médiatrice souligne que les difficultés de réinscription, qui conduisent les jeunes à manquer parfois plusieurs semaines de classe, accentuent le risque de décrochage scolaire.

« Rigidité administrative »

Ces difficultés percutent d’autant plus les élèves les plus précaires, aux parcours potentiellement plus discontinus. La médiatrice donne l’exemple de cette jeune femme suivie par l’aide sociale à l’enfance, sur le point de fêter ses 18 ans et qui finit – brillamment – son année de 2de en lycée professionnel. Avec la majorité et la fin de l’hébergement en famille d’accueil, l’élève va changer de département entre la 2de et la 1re. Dans un premier temps, elle ne peut pas se réinscrire car elle n’a pas de certificat de domiciliation, puis son nouveau lycée n’a plus de place dans sa filière… Finalement, grâce à la médiation, l’élève a pu être réinscrite en « surnombre » dans la classe voulue.

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