« From Line » (1978), de Lee Ufan. Huile et pigment minéral sur toile (60 × 72 cm).

Lee Ufan, 89 ans, est l’un des artistes les plus reconnus de la scène internationale. En France, on l’a vu à Versailles en 2014 et au Centre Pompidou-Metz en 2019. Et donc, aujourd’hui, dans l’exposition « Minimal ». En 1968, le Sud-Coréen a été en effet l’un des fondateurs du mouvement Mono-ha, littéralement « école des choses », qui réunit des étudiants de plusieurs universités de Tokyo. Parce que les formes employées par Lee Ufan comme par les autres membres du groupe, dont son ami Nobuo Sekine (1942-2019), étaient simples et leurs matériaux pauvres, et que les mouvements sont contemporains, la proximité entre Mono-ha et minimalisme relève de l’évidence.

Lee Ufan, lui, n’en est pas convaincu. D’abord, fait-il remarquer, « nous n’avions pas une idée très claire du minimalisme de New York. Quand Richard Serra est venu à Tokyo pour une biennale, il est venu me voir, mais je n’étais pas vraiment au courant de ce qu’il faisait ». Les magazines, images et textes, ne leur en donnaient qu’une idée assez vague. « Et, de toute façon, continue-t-il, nous n’étions pas du tout convaincus que ce que nous faisions relevait du minimalisme au sens américain. Nous étions arrivés à des formes simples parce que nous voulions revenir au point de départ, après avoir tout détruit. Tout : l’art ancien, l’art moderne, où qu’il soit. »

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