« Je suis allée voter pour vous dimanche, même avec la main cassée, avant d’aller me faire opérer. On a un peu peur quand même. Il faut une autre majorité avec ceux qui veulent travailler ensemble. » Sur le perron d’une maison de Caudéran, quartier calme et huppé de Bordeaux, Thomas Cazenave acquiesce. Ce mardi 2 juillet au soir, il fait du porte-à-porte dans sa circonscription, la 1re de Gironde, l’unique du département qui a vu arriver en tête un candidat de la majorité présidentielle au premier tour.

En 2022, Ensemble en totalisait encore six. A l’issue du premier tour, le Rassemblement national (RN) arrive en tête dans six d’entre elles (contre deux en 2022), le Nouveau Front populaire dans cinq (contre quatre en 2022), sur les douze du département. Lors du précédent scrutin, Thomas Cazenave avait été élu avec 59,1 % des voix face à la candidate écologiste Catherine Cestari (40,9 %), avant de laisser son mandat de député à sa suppléante, Alexandra Martin, pour rejoindre, en juillet 2023, son poste de ministre délégué chargé des comptes publics.

Le 30 juin, il a rassemblé presque autant de voix qu’au premier tour de 2022 (38,3 %, contre 38,2 % en 2024). Mais cette fois, une nouvelle équation s’offre aux Bordelais de cette circonscription. Le 7 juillet, ils devront choisir entre trois candidats, avec l’arrivée dans la course de l’aspirant du Rassemblement national, Bruno Paluteau, qui se hisse à la 3e position (21 % des voix), face à Céline Papin (Les Ecologistes) pour le Nouveau Front populaire.

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« Ce n’est pas une surprise d’une certaine manière », analyse Thomas Cazenave au détour d’une rue du quartier de Caudéran, décryptant la progression du parti de Jordan Bardella sur l’ensemble du territoire national. Mais une triangulaire dans cette circonscription, il le concède, est inédite. Avec la retenue qui le caractérise, le député sortant s’interroge sur le maintien de la candidature de l’adjointe au maire de Bordeaux. « Si la question principale était de faire barrage au Rassemblement national, la réponse immédiate était de se retirer. »

« Un marchepied pour la mairie »

Céline Papin défend, elle, un positionnement « très clair » : « Si j’étais arrivée en troisième position, je me serais désistée sans aucun doute. Là, en l’occurrence, nous sommes deuxièmes, et il y a quand même une grosse marge avec le RN en troisième position. Il n’y a pas de risques, à notre sens, d’une progression spectaculaire du RN qui lui permettrait, lors de ce second tour, de remporter la circonscription. » Sur le sujet, Bruno Paluteau ironise. « Le choix est simple, comme Jordan Bardella l’a très bien dit [lundi 1er juillet] dans sa lettre aux Français, Emmanuel Macron n’aura pas de majorité absolue. C’est un piètre spectacle que de voir ses lieutenants qui essaient par tous les moyens de nouer des alliances, se désister, ne pas se désister. »

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