Affiche électorale du premier ministre indien, Narendra Modi, dans le district de Dantewada au Chhattisgarh (Inde), le 16 avril 2024.

Le plus grand exercice démocratique au monde s’ouvre en Inde ; 969 millions d’électeurs, soit plus de 10 % de la population mondiale, sont appelés aux urnes, entre le vendredi 19 avril et le samedi 1er juin pour élire leurs 543 députés à la Lok Sabha, la chambre basse du Parlement, celle qui détient le plus de pouvoir, d’où émergera le nom du prochain premier ministre.

La logistique est à la hauteur de la dimension du pays ; sept phases seront nécessaires pour organiser ce scrutin géant, acheminer le matériel de vote et compter les voix. Quinze millions d’agents sont mobilisés. Des porteurs ont commencé à déplacer les machines électroniques, en début de semaine, dans les endroits les plus reculés.

Au cours de ces quarante-quatre jours, il leur faudra gagner des sommets montagneux, des déserts, des tribus, emprunter des bateaux, des chevaux, parfois des éléphants. La règle électorale en Inde stipule que les bureaux de vote ne doivent pas être éloignés de plus de deux kilomètres de chaque habitation. Les votants repartent avec une marque à l’encre sur l’index, témoin de leur passage dans l’isoloir.

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Parmi eux, dix-huit millions de jeunes peuvent voter pour la première fois. A l’autre bout de la pyramide des âges, le corps électoral compte quatorze millions de plus de 85 ans et plus de 210 000 centenaires.

Narendra Modi vers un troisième mandat ?

Contrairement aux deux échéances précédentes, le Congrès, le principal parti d’opposition, a réussi à convaincre une trentaine de formations politiques de s’allier sous l’acronyme « INDIA » (Alliance nationale indienne pour le développement inclusif).

Cette union suffira-t-elle à stopper la course de Narendra Modi vers un troisième mandat consécutif en Inde ? Le doute est permis, tant la supériorité logistique, financière, partisane, charismatique du premier ministre sortant écrase tout comme un bulldozer. Après dix ans de pouvoir, la popularité de Modi reste intacte, entretenue par des médias majoritairement acquis à sa cause qui polarisent toute l’attention sur le premier ministre et ignorent ou rabaissent ses adversaires.

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Pour affaiblir la coalition de ses rivaux, le gouvernement lui a asséné un terrible coup, d’entrée de jeu en faisant arrêter deux de ses leaders – Arvind Kejriwal, le chef de gouvernement de Delhi, et Hermant Soren l’ancien chef de gouvernement du Jharkhand, pour des supposées affaires de corruption. Le gouvernement espère insinuer le soupçon dans la tête des électeurs sur la probité de ces élus, au moment où lui-même est pris dans le scandale du financement anonyme des partis politiques mis en place en 2017. Il a également fait geler les principaux comptes bancaires du Congrès dans le cadre d’un litige fiscal.

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