Le Parlement ukrainien a approuvé, jeudi 31 juillet, à une large majorité, un projet de loi rétablissant l’indépendance d’instances anticorruption. Trois cent trente et un députés – le minimum requis étant de 226 – ont voté en faveur du nouveau texte proposé par le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, au cours de la session plénière retransmise en direct.
Le précédent texte voté le 22 juillet plaçait l’Agence nationale anticorruption (NABU) et le parquet spécialisé anticorruption (le SAP) directement sous la tutelle du procureur général, lui-même nommé par le chef de l’Etat. Décriée par la société civile et l’UE, soutien-clé de Kiev face à la Russie, la loi avait aussi provoqué les premières manifestations d’ampleur en Ukraine depuis le début de l’invasion russe en 2022.
Confronté à la première crise politique grave depuis le début de son mandat, il y a six ans, Volodymyr Zelensky a d’abord tenté de défendre le texte en accusant les structures concernées d’inefficacité et d’être sous « influence russe ». Il a fini par assurer jeudi avoir « écouté » les manifestants et a proposé un nouveau texte, salué par le NABU et le SAP, et qui vient d’être voté par les députés.
Si la contestation de la population a évidemment joué dans la volte-face de Volodymyr Zelensky, la pression inédite de ses alliés occidentaux semble l’avoir convaincu d’agir au plus vite. Ces derniers lui ont clairement signifié que le recul des réformes anticorruption représentait un risque sérieux pour les financements européens, dont le pays est dépendant, ainsi que pour son intégration au sein de l’Union européenne.
Anna à Berlin