Certains ont changé de fonction, de vie, ou ont quitté l’hôpital public pour le secteur privé. Quand ils se retournent sur cette période inédite, tous évoquent, parfois avec une grande émotion, le souvenir d’une « mobilisation » et d’une « solidarité » uniques entre les soignants. Mais ils constatent, avec amertume, que très peu de leçons ont été tirées de ce moment particulier. La population semble avoir oublié la nécessité de se protéger et les pouvoirs publics n’ont pas engagé une réforme du système de santé à la hauteur des besoins. Chez les blouses blanches, l’espoir d’un changement structurel s’est évanoui. Avenue de Ségur, les ministres se succèdent (on en a compté neuf depuis 2020), mais il n’y a pas eu de « monde d’après ».

« J’ai privilégié la qualité de vie plutôt qu’un système public en bout de course »

Lucas Reynaud, 34 ans, urgentiste et médecin du sport dans le privé

« A la fin de mes études de médecine, après le Covid, je me suis posé la question de continuer le sacerdoce à l’hôpital public, c’est-à-dire les contrats de quarante-huit heures, avec cinq semaines de congé par an et quelques RTT, ou d’aspirer à autre chose. J’avais signé pour la réanimation à l’hôpital de Montélimar (Drôme). Finalement, je suis parti.

Il vous reste 96.02% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Partager
Exit mobile version