La COP29 vient de démarrer et elle est déjà critiquée. De nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer des résultats probables très en deçà des enjeux et questionnent l’utilité de ces grands rassemblements. Fatigués d’attendre des signes forts des dirigeants, beaucoup de citoyens tentent d’agir à leur niveau, mais, de plus en plus, ce sont aussi les salariés qui se mobilisent, ambitionnant de transformer les entreprises de l’intérieur.

Des collectifs de salariés se multiplient ainsi, de manière discrète mais rapide. On en trouve aujourd’hui dans plus de 120 entreprises en France, dont plus de la moitié des sociétés du CAC40 et quasiment tous les grands cabinets de conseil. Certains fédèrent jusqu’à 2 000 salariés. Portant un nom reflétant leurs valeurs (Go Green, Green Place to Work, Planet A), ils ont déjà engagé des centaines d’actions concrètes favorisant des transitions vers des modèles plus responsables.

Un objectif de formation

Ces collectifs contribuent à sensibiliser les salariés de leurs entreprises aux enjeux socioécologiques et aux nécessaires évolutions comportementales. Beaucoup animent en interne des « fresques du climat ». Chez Essilor, ils interviennent y compris dans les filiales internationales. L’inscription de ces ateliers au plan de développement des compétences permet d’en faire un objectif de formation de l’entreprise.

Les interventions pour promouvoir et faciliter les écogestes sont aussi fréquentes : installation de fontaines à eau, organisation du tri sélectif, promotion du vélo… Chez Michelin, des guides des bonnes pratiques écologiques ont été coconçus et diffusés avec le service RSE (responsabilité sociétale des entreprises). Chez EDF, plus de 550 000 gobelets ont été économisés à l’initiative des salariés, avec autant de déchets en moins.

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Les collectifs prennent aussi contact avec différents services de l’entreprise pour modifier les processus internes. L’objectif peut être de diminuer les émissions liées au transport. Chez Deloitte, le programme Shift & Go a permis de réduire de 20 % les trajets effectués par les consultants de la division développement durable. Le collectif Emergence de Serge Ferrari a obtenu la mise à disposition d’une flotte de vélos électriques pour réaliser les trajets entre différents sites de l’entreprise.

Une gestion plus responsable du numérique est par ailleurs visée en lien avec les directions des systèmes d’information : plan d’action contre la pollution numérique, achat d’équipements informatiques reconditionnés ou rafraîchissement écoresponsable des sites Web… Autre exemple, le collectif de l’Agence française de développement (AFD) a obtenu l’intégration de 50 % de produits bio et locaux dans les contrats de restauration.

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