Nul ne peut dire ce qu’Emmanuel Macron, en déplacement, lundi 24 février, à Washington, parviendra à arracher à Donald Trump mais personne ne pourra lui reprocher d’avoir tenté quelque chose. Alors que l’Union européenne est mise en péril dans son identité, son avenir, sa sécurité, le président de la République a retrouvé un rôle à sa mesure. Il se démultiplie sur la scène nationale, européenne et transatlantique pour tenter de desserrer la tenaille américano-russe sur l’Ukraine, faire entendre la voix de l’Europe, éviter la vassalisation du Vieux Continent.

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Deux mini-réunions européennes organisées de façon impromptue à l’Elysée la semaine du 17 février suivies d’une rencontre avec les chefs de partis et groupes parlementaires français avant son vol vers les Etats-Unis ont consacré le retour sur le devant de la scène d’un président que l’on décrivait au lendemain de la dissolution de l’Assemblée nationale, en juin, comme marginalisé, pour ne pas dire fini. Sens aigu du moment, absence de compétiteurs forts sur la scène européenne – l’Allemagne était alors en pleine élection –, le président français a poussé autant qu’il a pu son avantage.

Par contraste, les partis politiques français si prompts à l’enterrer ont hérité du mauvais rôle. Pris dans de médiocres jeux politiciens, ils ont donné le sentiment de n’avoir pas pris la mesure de ce qui s’était produit à Munich, le 14 février, lorsque le vice-président américain, J. D. Vance, avait violemment attaqué les démocraties occidentales, snobé le chancelier allemand sortant, Olaf Scholz, et apporté un soutien appuyé au parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne.

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Ils se sont comportés comme s’ils n’avaient pas entendu le président américain, Donald Trump, traiter en ennemi son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky. Les Français, par contraste, ont très bien compris la gravité de la situation, si l’on en croit les résultats du sondage Ipsos pour La Tribune Dimanche publié dimanche 23 février. Ils se montrent à la fois très inquiets d’un possible désengagement du président américain sur l’OTAN ou sur le dossier ukrainien, mais refusent que l’Europe baisse les bras et plaident pour la poursuite du soutien à Kiev, même si les Etats- Unis devaient se retirer. Sur tous ces points, ils sont en phase avec ce que préconise et tente le président français, plombé depuis des mois par un niveau d’impopularité record : à peine plus de 20 % d’opinions favorables.

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