Les départements « en colère » face à la dégradation rapide de leur situation financière

Etranglés financièrement par la chute de leurs recettes liées au marché immobilier et par l’explosion de leurs dépenses sociales, les départements ont exprimé leur colère mercredi par la voix de François Sauvadet (Union des démocrates et indépendants), qui dénombre une soixantaine de départements en grande difficulté.

« Vous avez devant vous ce matin un président des départements de France qui est en colère », a dit d’emblée l’élu de Côte-d’Or, à quinze jours des assises nationales des départements, à Albi. « En trois ans, l’Etat (…) nous a imposé 6 milliards d’euros de dépenses supplémentaires et dans le même temps nous avons perdu 8,5 milliards de ressources », a-t-il exposé lors d’une conférence de presse.

Le résultat est sans appel selon lui, puisque le nombre de départements en difficulté est passé, en deux ans, « de 14 à une soixantaine ». Tous les types de départements, qu’ils soient ruraux ou pas, sont aujourd’hui concernés, selon M. Sauvadet, citant aussi bien l’Aisne que la Gironde ou les Hauts-de-Seine.

Les conséquences concrètes de la situation des départements se font déjà sentir sur le terrain, entre baisse drastique des investissements pour les routes et les collèges, difficulté de financement des services d’incendie et de secours, réduction des subventions et de l’aide aux communes, non-remplacement de personnels.

Le projet de budget pour 2026 ne devrait pas améliorer la situation, selon les élus départementaux, malgré l’abondement d’un fonds de sauvegarde à hauteur de 300 millions d’euros prévu dans la copie gouvernementale. Selon Départements de France, les dépenses sociales des départements représentent désormais 70 % de leurs dépenses contre 54 % il y a dix ans, tirées en particulier par la protection de l’enfance, mais aussi le handicap et le vieillissement. Or l’association évalue à 575 millions d’euros la contribution demandée aux départements pour 2026.

« L’Etat nous demande de participer au redressement des comptes publics sur des dépenses qu’il nous impose, c’est complètement invraisemblable », souligne François Sauvadet, qui dit éprouver un « sentiment d’abandon ». L’association demande à l’Etat de s’assurer du financement de toute dépense nouvelle et réclame un fonds de 600 millions d’euros pour sauver les départements en difficulté.

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