Face à la menace que représente la Russie pour le continent européen, le réarmement de l’Europe est une priorité urgente et vitale. Cette prise de conscience se traduit déjà par des annonces audacieuses de l’Union européenne (UE) et, en Allemagne, par la décision historique de l’Union chrétienne-démocrate, de ses alliés bavarois et du Parti social-démocrate d’exclure la défense et les infrastructures (routes, voies ferrées, etc.) des règles de discipline budgétaire inscrites dans la Constitution (le « frein à l’endettement »). La volonté politique est plus forte que jamais en Europe, où l’on commence même à estimer les forces terrestres qui seront nécessaires pour dissuader Vladimir Poutine d’une agression.
La guerre a déjà coûté cher à la Russie. Son armée est aujourd’hui plus nombreuse, plus expérimentée et mieux équipée que la force qui a envahi l’Ukraine en 2022. Fin 2024, environ 700 000 soldats russes étaient déployés sur le front. L’industrie de défense russe a fortement augmenté sa production. Elle produit ou remet à neuf environ 1 550 chars, 5 700 véhicules blindés et 450 pièces d’artillerie par an. Ainsi que des milliers de drones et de missiles à longue portée. La production a augmenté d’au moins 150 % pour toutes les catégories de systèmes d’armes.
A ce rythme, le Kremlin serait en mesure de lancer une attaque sur l’Europe s’il le souhaite. Selon les évaluations des services de renseignement de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), la Russie sera prête d’ici trois ans. Dans ces conditions, la priorité absolue de l’Europe est de soutenir l’Ukraine. L’armée ukrainienne est l’une des plus expérimentées au monde et constitue le moyen de dissuasion le plus efficace contre l’agression russe. L’Europe peut soutenir efficacement le pays, même s’il est difficile encore de se passer des Etats-Unis pour certaines capacités essentielles (satellites, renseignement militaire, défense aérienne à longue portée, missiles).
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