Merci pour ces questions, qui nous permettent de rappeler que l’élection présidentielle américaine n’est pas que de la politique, mais aussi de l’arithmétique. C’est donc un scrutin au suffrage indirect, où les électeurs votent au niveau de l’Etat pour des grands électeurs, qui désignent ensuite le vainqueur.
Pour arriver à 270 grands électeurs, il faut, comme disent les « politicos » américains, définir une stratégie électorale et faire campagne en fonction, dans les Etats qui peuvent basculer dans un camp comme dans l’autre, ces swing states dont on va beaucoup parler.
Pour Kamala Harris et les démocrates, la victoire passe par la Pennsylvanie, le Michigan et le Wisconsin qu’on appelle communément le Blue Wall (« mur bleu ») : si le mur tient, la candidate démocrate (dont la couleur est le bleu) peut remporter l’élection, mais pas s’il se fissure.
Actuellement, Kamala Harris y devance très, très légèrement Donald Trump, selon l’agrégation des sondages du Cook Political Report et du New York Times que nous tenons à jour quotidiennement.
Une toute récente étude d’opinion, réalisée entre le 3 et le 7 octobre et publiée mercredi par la Quinnipiac University, montre cependant que la dynamique semble bien républicaine dans ces trois Etats. Voici leurs chiffres :
- PENNSYLVANIE : Harris 49 %, Trump 46 %, autres candidats 2 %
- MICHIGAN : Trump 50 %, Harris 47 %, autres candidats 2 %
- WISCONSIN : Trump 48 %, Harris 46 %, autres candidats 2 %
Les auteurs notent que lors du précédent sondage, le 18 septembre, « Harris était devant en Pennsylvanie, légèrement devant dans le Michigan et à égalité dans le Wisconsin ». Il faut aussi rappeler que ces écarts sont dans la marge d’erreur.
Comme le résume le journaliste politique Chris Cillizza, « les chiffres dans le Blue Wall vont dans la mauvaise direction pour Kamala Harris », alors que ces Etats « sont toute l’élection pour elle ». « Elle DOIT gagner deux des trois Etats. Si elle en perd deux, ou les trois, elle n’a pas beaucoup de voies pour atteindre 270 grands électeurs ». Il cite aussi les données de Decision Desk HQ, autre site spécialisé dans le suivi et l’analyse de sondages, qui confirme « une tendance, quoique légère, de perte de vitesse pour Harris depuis un mois » qui se vérifie dans ces trois Etats.
