Que sait-on de la volonté américaine de « garanties de sécurité » similaires à l’article 5 de l’OTAN ?

Après la rencontre entre Donald Trump et Vladimir Poutine en Alaska, « nous avons pu obtenir la concession suivante : que les Etats-Unis puissent offrir [à Kiev] une protection similaire à l’article 5, ce qui est l’une des véritables raisons pour lesquelles l’Ukraine souhaite adhérer à l’OTAN », s’est félicité l’émissaire américain pour l’Ukraine, Steve Witkoff.

Avant son départ pour Washington, Emmanuel Macron a assuré que les Européens demanderaient à M. Trump « jusqu’à quel point » il se joindrait aux garanties de sécurité offertes à Kiev.

  • Qu’est-ce que l’article 5 ?

Il dispose que toute attaque contre l’un des pays membres de l’Alliance atlantique est considérée comme une attaque contre tous. Chaque Etat doit prendre « aussitôt (…) telle action qu’elle jugera nécessaire, y compris l’emploi de la force armée ». Il n’y a donc pas d’automaticité de l’engagement militaire direct. La réponse peut par exemple prendre la forme d’un soutien logistique ou de la fourniture de matériel militaire.

  • A quoi pourraient ressembler ces garanties ?
  • Le plus grand flou demeure à ce sujet. La « coalition des volontaires » (composée d’une trentaine de pays, principalement européens), emmenés par Paris et Londres, se dit prête à soutenir l’Ukraine pour prévenir une reprise des hostilités en cas de cessez-le-feu.

    Des travaux de planification militaire ont été conduits depuis février. Selon plusieurs sources proches du dossier à l’Agence France-Presse, ils prévoient le soutien à la régénération de l’armée ukrainienne. Ils incluent également des moyens aériens pour protéger le ciel ukrainien et le trafic en mer Noire. Enfin, un déploiement terrestre en Ukraine de « quelques milliers d’hommes » est envisagé, selon M. Macron, qui « n’ont pas vocation à tenir une ligne de front ni à être engagés sur un conflit chaud, mais à signer une solidarité d’un point de vue stratégique ».

    • Pour quelle efficacité ?

    Les garanties de sécurité sont présentées comme un moyen d’empêcher une reprise du conflit. Les accords de Minsk conclus entre l’Ukraine et la Russie en 2014 et 2015 en étaient dépourvus. Mais leur existence n’offre pas de certitude : la Russie, les Etats-Unis et le Royaume-Uni s’étaient formellement engagés à Budapest en 1994 à respecter l’intégrité territoriale de l’Ukraine, en échange de son renoncement à l’arme nucléaire.

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