Près de 200 000 personnes sont retournées dans le nord de la bande de Gaza vendredi, selon la défense civile
L’annonce de l’entrée en vigueur du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas a poussé des milliers de Palestiniens à affluer sur la route côtière de la bande de Gaza, à pied, à vélo, en camion ou en charrette, en direction du nord, largement dévasté, alors que d’autres sont retournés dans les ruines de leur maison à Khan Younès, dans le sud de l’enclave. Selon la défense civile locale, citée par l’Agence France-Presse (AFP), « approximativement 200 000 personnes » sont retournées chez elles dans le nord de la bande de Gaza, vendredi.
« Nous rentrons chez nous malgré les destructions, le siège et la douleur. Nous sommes heureux même si nous retournons dans des ruines », a déclaré à l’AFP Amir Abou Iyadeh, 32 ans, avant sa remontée de l’enclave. Mais pour beaucoup de ceux qui sont déjà rentrés, la dure réalité de la situation s’est rapidement imposée. « Les dégâts sont immenses et indescriptibles ; presque tout est en ruine et inhabitable », a témoigné auprès de l’agence Reuters Muhannad Al-Shawaf, un habitant de Khan Younès, soulignant qu’il lui fallait auparavant trois minutes pour rejoindre une rue voisine de chez lui.
Désormais, il lui faut plus d’une heure pour se frayer un chemin à travers les décombres. « Les rires ont disparu et les larmes se sont taries. Les habitants de Gaza sont perdus, comme des morts-vivants en quête d’un avenir lointain », a déclaré Mustafa Ibrahim, un défenseur des droits humains de la ville de Gaza, réfugié à Deir Al-Balah.
La quasi-totalité des 2,2 millions d’habitants de Gaza ont été déplacés au cours de deux années de guerre qui ont tué des dizaines de milliers de personnes et réduit en ruine de vastes zones. A travers la bande de Gaza, des secouristes ont profité vendredi du cessez-le-feu pour fouiller les décombres. « Dans la ville de Gaza uniquement, 63 corps ont été retrouvés et transportés à l’hôpital », a fait savoir Mahmoud Bassal, porte-parole de la défense civile.