
C’est une course de vitesse que tout heureux possesseur d’un cerisier mène chaque année. La fin du mois de mai approchant, il scrute son arbre favori, guette la couleur des fruits, en tâte quelques-uns pour les récolter dès que possible. Car, au-dessus de lui, une armée de pillards rôde. Passereaux, pigeons, corbeaux attendent eux aussi avec impatience le temps des cerises. Le jardinier du dimanche court le risque d’être privé de dessert et de pendentifs pour les oreilles. Risque mesuré, diront certains qui, de toute évidence, n’aiment pas vraiment les cerises.
Pour les producteurs, en tout cas, l’enjeu est vital. Sans mesures adaptées, les pertes peuvent atteindre 40 % d’une récolte. Epouvantails en tout genre, effaroucheurs sonores tout aussi variés, filets de protection, drones ou même lasers : les agriculteurs rivalisent d’invention. Dans l’Ouest américain, des fauconniers offrent – façon de parler – depuis une dizaine d’années leurs services aux producteurs. A raison de deux passages de quelques heures par semaine, les rapaces éloignent les affreux chapardeurs. A Los Angeles, le Lacma (Musée d’art du comté de Los Angeles) et l’Academy Museum utilisent la même méthode pour éloigner mouettes et pigeons des aires de pique-nique et protéger les bâtiments des fientes – mais c’est une autre histoire.
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