Dans un certain nombre de secteurs, dont l’économie et la finance, des efforts importants ont été faits pour combattre les inégalités de genre. Malgré cela, la place des femmes dans les institutions économiques et financières reste très inférieure à celle des hommes, notamment dans les postes-clés. Selon le dernier rapport du Forum officiel des institutions monétaires et financières, la proportion de femmes dirigeantes dans les 335 institutions d’un échantillon international de banques centrales, banques commerciales, fonds de pension et fonds souverains est restée stable en 2024, à 16 % seulement.

Les femmes sont également sous-représentées dans la recherche économique. D’après la base de données RePEc, seulement un économiste sur quatre dans le monde serait une femme, la France faisant un peu mieux que la moyenne mondiale avec 32 % de femmes. Ces moyennes cachent une grande hétérogénéité par champ d’étude. La macroéconomie, la finance ou la politique monétaire sont, encore plus que les autres, des mondes d’hommes.

L’écart se creuse lorsque l’on monte dans la hiérarchie de la profession. On retrouve seulement cinq femmes dans le top 100 mondial des économistes les plus influents dressé par le RePEc. Et seulement trois femmes ont reçu le prix Nobel d’économie : Elinor Ostrom, Esther Duflo et Claudia Goldin. En France, bien qu’Agnès Bénassy-Quéré ait été colauréate de la première édition du Prix du meilleur jeune économiste en 2000 [dont Le Monde est partenaire], les femmes ne représentent que 19 % de l’ensemble des nommés et des lauréats des 26 éditions du prix.

Plafond de verre

Ces disparités sont-elles le reflet ou le résultat d’une faible proportion de jeunes femmes dans les formations en économie et en finance ? La proportion des étudiantes en master d’économie était de 56 % en France en 2022-2023. La situation se dégrade en doctorat où les femmes ne représentent que 38 % des doctorants. A la rentrée 2023, les femmes représentaient 42 % des maîtres de conférences en sciences économiques, et seulement 31 % des professeurs d’université. On retrouve quasiment les mêmes proportions au CNRS où les femmes représentent 41 % des chargés de recherche en économie et gestion et 30 % des directeurs de recherche.

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