LA LISTE DE LA MATINALE

Image extraite de « L’île », film de de Damien Manivel.

On trouvera parmi les sorties de la semaine de quoi sustenter tous les appétits du cinéma. Le goût du réel sera comblé face aux portraits humains qui peuplent La Machine à écrire et autres sources de tracas, dernier volet du triptyque consacré par Nicolas Philibert à la psychiatrie. Celui du romanesque également avec L’Homme aux mille visages, documentaire flamboyant de Sonia Kronlund sur un séducteur et aventurier aux identités polymorphes.
Et ceux qui souhaitent se brancher sur haute tension sillonneront l’Amérique aux côtés des photoreporters de Civil War, fiction à peine futuriste d’Alex Garland, qui imagine un pays de nouveau confronté au démantèlement sécessionniste.

A ne pas manquer

« La Machine à écrire et autres sources de tracas » : boîte à outils

Le projet était, si l’on peut se permettre, dingo : trois films successifs autour de la folie, articulés selon trois lieux de prise en charge du pôle psychiatrie Paris Centre. En avril 2023, on découvrait Sur l’Adamant, le nom d’une péniche du quai de la Rapée transformée en centre de jour. En mars 2024, Averroès & Rosa Parks nous faisait entrer dans le dur d’une vieille structure asilaire, fût-elle libérée de ses anciennes pratiques, l’hôpital Esquirol à Saint-Maurice (Val-de-Marne).

La Machine à écrire et autres sources de tracas se découvre enfin aujourd’hui, clôture légère et bricoleuse de la trilogie, filmée en ville, au domicile de quelques patients. Il s’agit en vérité d’y suivre les membres d’un commando très particulier de soignants, autoproclamé « l’orchestre », qui œuvre, toujours en tandem et souvent un kit de tournevis à la main, aux petits travaux de bricolage et d’aménagement dans les appartements des patients. On y retrouve des figures désormais connues, notamment croisées sur le bateau immobile. Entre celles-ci officient discrètement les réparateurs, et à leur suite cet as de la bricole humaine qui a pour nom Nicolas Philibert. J. Ma.

Documentaire français de Nicolas Philibert (1 h 12).

« L’Ile » : dernière soirée

C’est l’été, et c’est la dernière soirée de Rosa (Rosa Berder) en Bretagne. Demain, elle s’envolera pour Montréal. Avant de partir, elle retrouve ses copains sur la plage pour une fête mémorable. Avec le récit minimal de L’Ile, Damien Manivel invente une forme qui nous aimante, en construisant cette fiction exclusivement à partir des scènes de répétitions.

Au départ, Damien Manivel voulait filmer ce sixième long-métrage en un seul plan-séquence, comme un ruban de corps s’enroulant et se réchauffant avant la séparation. Le réalisateur a commencé les répétitions, tout en les filmant, avec sept jeunes acteurs, en juillet 2022, dans un gymnase, mais aussi sur le sable, entre les rochers où se nouent les adieux et les promesses de retrouvailles. Le tournage devait avoir lieu à la fin d’août, mais il n’a pu se faire, par manque d’argent.

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