Dans nos campagnes, il y a de moins en moins de distributeurs automatiques de billets.
Plus de 2000 ont déjà fermé ces quatre dernières années.
À Montreuil-l’Argillé (Eure), où l’agence va fermer, les habitants sont désemparés.
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Le 13H
Depuis que Sophie a appris la fermeture de son agence bancaire, elle a pris une décision radicale. « J’ai été prendre des renseignements, pour pouvoir aller dans une autre banque », nous dit-elle. « Faire 10 km pour celui qui n’a pas de moyen de transport, ce n’est pas facile du tout », confie un habitant.
L’annonce de la fermeture en juin prochain fait beaucoup réagir dans le village de Montreuil-l’Argillé (Eure). Une pétition a été lancée et signée par près de 900 personnes, soit plus que le nombre d’habitants du village. « Les gens vont aller tirer de l’argent à 10 km. Si les gens sont partis en voiture, ils vont faire des courses là où ils vont aller chercher de l’argent », déplore Jean-Louis Groult, maire (SE) de Montreuil-l’Argillé. Contacté par nos soins, l’établissement bancaire explique vouloir regrouper deux agences ouvertes ponctuellement pour offrir de meilleurs horaires d’ouverture.
À Ceaucé, la disparition du DAB rend la vie compliquée
En France, plus de 2000 agences bancaires ont baissé le rideau ces quatre dernières années, comme à Ceaucé (Orne) où le dernier guichet a fermé il y a un an et demi. « Ce qui manque le plus, c’est le distributeur de billets. La banque nous proposait de prendre à notre charge, moyennant 60.000 euros de travaux, ce qui n’est pas possible pour nous », se désole Michel Dargent, Maire (SE) de Ceaucé.
Depuis la disparition du distributeur de billets, les commerçants du marché ont perdu des clients. « Les touristes souvent, quand on leur dit qu’on ne prend pas la carte, ils n’ont que ça. Ils partent et puis on ne les revoit pas. Alors qu’avant, ils allaient à la tirette », déplore Valentin Le Breton, poissonnier ambulant.
En alternative, certaines banques proposent à des commerçants d’échanger de l’argent liquide contre un paiement en carte bancaire. Mais de l’aveu même de ce boucher partenaire, le système n’est pas idéal. « C’est de 20 à 100 euros par jour… si on a assez d’espèces dans notre fonds de caisse. Et c’est pour une banque bien précise. On ne fait pas toutes les banques », explique Jérémie Soulard, gérant d’une boucherie de Ceaucé.
D’ici 2027, une agence bancaire sur cinq pourrait fermer en France.