Le flash est omniprésent dans la photographie de Myriam Boulos. Comme un révélateur. Deux femmes qui s’étreignent, leurs bouches fondues dans un baiser. Les corps et les peaux de jeunes hommes manifestant, le torse nu et le visage caché derrière un foulard, qui se rapprochent et se touchent…

A chaque fois, un flash. Il sert à « mettre la lumière sur les choses qui sont opprimées », explicite la photographe libanaise de 33 ans membre de l’agence Magnum. Dans son travail, exposé à New York, à Amsterdam ou à Cortone, en Toscane, la violence et les traumatismes côtoient l’amour, le désir de vivre, l’envie de sexe, la fête et le chaos. La féminité est insoumise et la masculinité s’abandonne entre désir, colère et tendresse.

Depuis qu’elle a commencé la photographie, à 16 ans, Myriam Boulos sonde la vie intime de cette jeunesse libanaise à laquelle elle appartient : une jeunesse en révolte, qui défie les normes sociales et politiques, et cherche à se réinventer dans une société patriarcale et capitaliste.

Révolution intérieure

Le territoire qu’elle explore, le Liban, est marqué par la violence des conflits, de la guerre civile (1975-1990) à celle qui oppose, depuis octobre 2023, Israël au mouvement chiite Hezbollah. Le pays a aussi été secoué, à partir de 2019, par la thaoura (« révolution », en arabe), une série de manifestations contre la corruption de la classe politique et les mesures d’austérité imposées aux Libanais, sur fond de crise financière sans précédent.

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