Le nombre d’hospitalisations liées à l’alcool a augmenté l’année dernière.
Ces séjours ont concerné plus de 350.000 patients, en majorité des hommes.

L’alcool reste en France l’une des premières causes d’hospitalisation. L’année dernière, la consommation régulière et excessive de boissons alcoolisées a entraîné 595.326 hospitalisations dans des unités médicales dites de courts séjours (médecine-chirurgie-obstétrique), soit une hausse de 4,1% par rapport à l’année dernière, indique l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) dans son rapport annuel (nouvelle fenêtre) sur la consommation d’alcool et ses conséquences en France, dévoilé ce mercredi 27 novembre.

Le nombre d’hospitalisations liées à l’alcool a pourtant augmenté l’année dernière

Rapport de l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives

Dans 41% des cas, l’hospitalisation était en lien avec une alcoolodépendance, c’est-à-dire où l’alcool est le problème de santé qui a motivé l’admission à l’hôpital. Ceux pour dépendance et sevrage représentaient 22,4%, contre 11,3% pour les effets à long terme de l’alcoolisation et 6% pour intoxication aiguë, des propensions qui sont similaires à l’année dernière, indique le rapport. Ces séjours ont impliqué, au total, 307.676 patients (+2,1% sur un an), en grande majorité des hommes (73%), dont l’âge moyen était de 56 ans. 

Paradoxalement, « alors que les volumes d’alcool mis en vente, de même que sa consommation, continuent de diminuer en 2023, le nombre d’hospitalisations liées à l’alcool a pourtant augmenté l’année dernière« , souligne l’OFDT. L’an dernier, la consommation quotidienne d’alcool a baissé d’autant chez les adultes (-13 % entre 2021 et 2023) que chez les jeunes de moins de 18 ans (-31% entre 2017 et 2022). Quant aux alcoolisations ponctuelles importantes mensuelles, bien que toujours notables et touchant près d’un tiers des jeunes, elles sont également en diminution (-16,8 % par rapport à 2017). 

41.000 décès par an en lien avec l’alcool

Pour rappel, l’alcool est responsable de 41.000 décès chaque année en France : 30.000 chez les hommes, 11.000 chez les femmes. C’est la deuxième cause évitable de mortalité prématurée après le tabac (78.000 morts). Cela inclut 16.000 décès par cancer, 9900 décès par maladie cardiovasculaire, 6800 par maladie digestive, 5400 par une cause externe (accident ou suicide) et un peu de plus de 3000 par maladie psychiatrique ou trouble du comportement. Au-delà d’une certaine consommation (deux verres par jour pour les femmes et trois verres par jour pour les hommes), l’alcool est un facteur de risque majeur.

La consommation régulière et excessive d’alcool augmente le risque de certains cancers et de certaines maladies chroniques. Elle peut également avoir des conséquences négatives sur la vie sociale et professionnelle du buveur : absentéisme, perte d’emploi, délinquance, diminution de la qualité de vie, tensions avec l’entourage, etc. C’est aussi un facteur de risque majeur de survenue d’accidents mortels de la route, ainsi que de violences intra-familiales et extra-familiales. Entre 2022 et 2023, le nombre de bénéficiaires d’un traitement pour alcoolodépendance est, lui, resté stable.


Matthieu DELACHARLERY

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