Meta a plutôt l’habitude des annonces en grande pompe. Mais, cette fois, c’est dans une étonnante discrétion que l’entreprise de Mark Zuckerberg a commencé à déployer, en France, AI Studio : depuis la fin de juillet, les utilisateurs français d’Instagram et de Messenger peuvent créer des chatbots personnalisés ou converser avec ceux des autres.
Il est ainsi possible de parler avec une intelligence artificielle (IA) psychologue, une autre spécialiste de cuisine, une incarnation de Batgirl, une parodie de Vladimir Poutine ou une « copine virtuelle ». Toutes sont issues de l’imagination des internautes et fondés sur Llama, le grand modèle de langage de Meta : quelques secondes suffisent pour configurer un agent conversationnel en décrivant son utilité, sa personnalité, et en lui donnant si nécessaire des instructions supplémentaires. Libre ensuite à chacun de choisir s’il veut rendre son chatbot accessible ou non à ses amis ou au grand public.
« Votre IA sera examinée » avant, prévient toutefois Meta, afin de s’assurer qu’elle ne contrevient pas aux règles de la plateforme. Un examen plutôt léger : Naruto, Harry Potter, Squeezie, Dieu, Marilyn Monroe, Walter White ou encore François Bayrou… Le Monde a pu rapidement constater l’existence de nombreux chatbots incarnant des personnes réelles, des personnages protégés par le droit d’auteur ou des figures religieuses – dont plusieurs Jésus-Christ –, ce que Meta prohibe. Si certains de ces bots ne semblent avoir interagi avec personne, d’autres ont déjà échangé des millions de messages.

Il vous reste 74.48% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.