- Jullouville, une petite station balnéaire de la Manche, a été secouée par une scène a été d’une rare violence.
- Alors qu’il tentait de protéger son établissement, un couple de restaurateurs a été attaqué dans la nuit de mercredi à jeudi par une trentaine de jeunes.
- Le mari, qui a été poignardé à la fesse, a accepté de témoigner dans le 20H de TF1.
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LE WE 20H
« Ce qui me fait le plus mal, ce sont les coups de pieds dans les côtes et dans la tête »
, livre le restaurateur, devant une poignée de passants. « Désolée pour vous »
, glissent-ils, compatissants, dans le reportage du 20H de TF1 en tête d’article. Toujours blessé, Elie Lebaïf a malgré tout repris du service trois jours après avoir été agressé. Son T-shirt blanc laisse encore voir une entaille de plusieurs centimètres au niveau du coude.
Jeudi 16 juillet, vers minuit trente, il est alerté par du bruit à l’extérieur de son établissement « La Promenade » à Jullouville, sur la côte ouest de la Manche. « Tout d’un coup, j’ai entendu des boums et des boums et des boums… En fait, les jeunes jetaient des pierres
dans les baies vitrées et dans les portes
(nouvelle fenêtre), partout »
, retrace le chef de 60 ans dans le reportage. Des individus avec une « moyenne d’âge 15 à 18 ans, armés de couteaux, alcoolisés »
, liste le restaurant sur son compte Facebook.
Déferlement de violences
Dehors, une trentaine de jeunes hommes s’acharnent contre la façade, les vitres et une double porte, qui garde encore la marque des impacts, notamment de coups de pied. Une partie a même « sauté, parce qu’ils ont pris des poteaux en bois et puis ont fait bélier »
, montre le gérant.
Certaines vitresportent aussi les stigmates de l’attaque. « Ils ont tout cassé : portes, tables, fenêtres, chaises, porte-menu »
, égrène la publication Facebook.
La situation va alors dégénérer. En sortant pour tenter de les calmer, la femme d’Elie Lebaïf, Isabelle, se fait gifler. Puis l’un des agresseurs, armé d’un couteau, poignarde le mari au niveau de la fesse, lui laissant « une plaie de 10 centimètres de profondeur »
, d’après le restaurant. Le chef « s’est retrouvé seul contre une horde déchaînée »
et « a esquivé un coup fatal »
, selon le récit donné sur Facebook. Sur une photo partagée, son pantalon apparaît troué et couvert d’une large tâche de sang. Le couple parvient finalement à se réfugier dans son établissement en attendant les gendarmes.
S’agissait-il de représailles ? Une altercation entre le restaurateur et cette même bande avait déjà eu lieu quelques jours plus tôt. « Ils étaient en train de balancer les chaises et les tables sur la digue, je leur ai dit : arrêtez, dégagez d’ici ! Et puis la gendarmerie est arrivée. Dès qu’ils ont vu les gendarmes, ils sont partis en courant »
, rembobine le gérant.
Les gendarmes « vont savoir la vérité assez vite », assure le maire
Ce samedi soir, le maire espère que les 14 caméras installées sur la commune (nouvelle fenêtre) serviront aux enquêteurs. « Avec toute la vidéo que nous avons, qui protège fortement la commune, les gendarmes savent repérer tout ça. Il y a également d’autres vidéos personnelles qui ont été récupérées par les gendarmes. Donc ils vont savoir la vérité assez vite »
, assure l’édile (sans étiquette) Alain Brière.
Depuis, Elie et Isabelle reçoivent le soutien des habitants de cette petite ville balnéaire, réputée tranquille. « On les connait depuis X années, ce sont des gens qui donnent énormément professionnellement. Donc on ne comprend pas, on ne comprend pas ce qu’ils ont subi »
, glisse une résidente, venue apporter un bouquet aux gérants.
« Nous sommes profondément touchés par les innombrables messages, appels, visites et marques d’affection que vous nous adressez. Votre soutien nous réchauffe le cœur et nous donne énormément de force »
, a salué l’établissement sur son compte Facebook. La vague de soutien a été telle que la ligne téléphonique est désormais saturée, signale le restaurant, qui exhorte même à « privilégier d’autres moyens pour nous faire parvenir vos messages, afin de laisser la ligne disponible pour nos clients »
.
Malgré cette violente agression, le couple a décidé de continuer de travailler. Une enquête a été ouverte par le parquet de Coutances. Pour l’heure, aucune interpellation n’a eu lieu.
