Les fonds marins aux Maldives, le 26 septembre 2024.

Les Maldives vont lever l’interdiction de pêcher des requins, en vigueur depuis quinze ans, a annoncé le bureau de la présidence, mercredi 27 août. Les requins représentaient autrefois la deuxième prise la plus importante – après le thon, qui demeure la principale source de revenus d’exportation – pour cet archipel de l’océan Indien d’un demi-million d’habitants. L’archipel compte 1 192 petites îles coralliennes qui s’étendent sur environ 800 kilomètres.

Les autorités de l’archipel, célèbre pour ses hôtels de luxe et ses centres de plongée, avaient interdit la pêche aux requins en 2010. Selon des articles publiés à cette époque, les revenus générés par les touristes venus plonger étaient alors devenus supérieurs à ceux générés par l’huile de requin. Si la pêche avait été formellement interdite en mars 2010, de sévères restrictions étaient en vigueur dès 1998.

Le chef de l’Etat, Mohamed Muizzu, a fait cette annonce mardi d’un atoll situé au nord de la capitale, Malé. « La pêche au requin chagrin rouvrira en novembre dans le cadre d’un plan de gestion global », a-t-il déclaré, soulignant qu’elle constitue « une source importante de revenus ».

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« Danger » pour l’économie nationale

L’organisation britannique Shark Guardian a fait part de son inquiétude à la suite de cette décision qui porte « non seulement atteinte à la réputation des Maldives en tant que sanctuaire mondial des requins », mais met aussi « en danger sur le long terme l’économie nationale dépendante du tourisme », a déclaré un représentant de Shark Guardian à l’Agence France-Presse.

Les Maldiviens ne consomment pas de viande de requin, mais exportaient autrefois de l’huile de foie de requin. Ce pays de faible altitude est menacé par les effets du changement climatique, notamment la montée des eaux, qui commence à ronger le littoral. M. Muizzu, arrivé au pouvoir à la fin de 2023, a promis de lutter contre ce phénomène grâce au remblayage. Cette technique consiste à aller chercher du sable au fond de la mer pour élever les terres et créer de nouvelles îles ou des infrastructures touristiques. Mais elle est montrée du doigt par les défenseurs de l’environnement pour ses conséquences sur l’écosystème marin.

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Le Monde avec AFP

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