Alors que la dissolution de l’Assemblée nationale au soir du 9 juin avait secoué les marchés financiers, le résultat surprise des élections législatives a été accueilli dans le calme lundi 8 juillet, même si la visibilité sur la composition du prochain gouvernement et sur ses orientations budgétaires reste faible.

Suivre le live | En direct, législatives 2024 : Emmanuel Macron demande à Gabriel Attal de rester premier ministre « pour le moment » et « assurer la stabilité du pays »

L’indice CAC 40 de la Bourse de Paris a ouvert en baisse de 0,5 %, mais il est repassé dans le vert après une demi-heure d’échanges et progressait de 0,4 % vers 10 heures. Sur le marché des changes, l’euro, qui cédait du terrain en tout début de matinée, se stabilisait autour de 1,0830 dollar ; et sur celui de la dette, l’écart, ou « spread », entre le rendement des obligations d’Etat françaises à dix ans et son équivalent allemand revenait à 64 points de base, loin du pic de 86 points atteint avant le premier tour de scrutin, le 30 juin.

Le CAC 40, qui avait chuté de 6,5 % en trois semaines après la dissolution, avait déjà regagné 2,6 % la semaine dernière à la faveur de la publication de plusieurs enquêtes d’opinion suggérant une absence de majorité absolue pour le Rassemblement national (RN) dans la nouvelle assemblée.

« Les pires hypothèses sont écartées »

L’issue du second tour, qui place le RN en troisième position avec 143 élus, derrière Ensemble, 168, et le Nouveau Front populaire (NFP), en tête avec 182 sièges, n’a de fait pas remis en cause les hypothèses de base sur lesquelles s’est appuyé ce rebond.

« Le scénario d’une majorité absolue pour les extrêmes était écarté, le marché était déjà positionné dans ce sens vendredi soir et il a obtenu ce qu’il attendait, à la surprise près de la première place obtenue par la gauche. Mais il y a une autre surprise : le centre ne s’est pas effondré », explique Alexandre Baradez, analyste de marché chez le courtier IG.

La nouvelle donne politique créée par les résultats du second tour n’aura sans doute pas de répercussion sur le marché, ajoute-t-il. « Les pires hypothèses sont écartées par les rapports de force à l’Assemblée, les mesures les plus extrêmes ne devraient pas être adoptées, même celles issues de la gauche ; je ne vois pas pourquoi le marché devrait paniquer maintenant. »

Le soulagement qu’avait suscité entre les deux tours la probabilité croissante d’une absence de majorité pour l’extrême droite comme pour le NFP s’était déjà illustré dans les résultats de l’émission d’obligations lancée jeudi 4 juillet par l’Agence France Trésor, qui gère la dette de l’Etat : les investisseurs ont souscrit pour 10,5 milliards de titres, soit le plafond prévu, et la demande a été plus de 2,5 fois supérieure à l’offre.

Il vous reste 38.36% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Partager
Exit mobile version