Le drapeau national kirghize, sur la place centrale Ala-Too à Bichkek, le 3 janvier 2024.

L’ordre du jour du tribunal de Bichkek, vendredi 4 juillet, a mis en lumière le climat de répression qui pèse depuis quelques semaines sur les médias kirghiz, pourtant réputés pour être les plus libres d’Asie centrale. Le matin, la journaliste Kanyshaj Mamyrkulovu, arrêtée en mars, est passée en procès pour des posts sur Facebook où elle critiquait la gestion gouvernementale du conflit frontalier avec le Tadjikistan, en 2022. Elle est sortie du tribunal avec l’interdiction de publier sur les réseaux sociaux et l’obligation de respecter un couvre-feu pendant six ans.

Plus tard dans la journée, les juges ont examiné une plainte du procureur général demandant la liquidation de la chaîne April TV, accusée de porter atteinte à l’autorité du gouvernement. Le verdict est attendu lundi 7 juillet, mais les journalistes, dont certains ont été convoqués par la police dans des circonstances troubles le 1er juillet, ont annoncé qu’ils cesseraient leurs activités en cas de décision défavorable.

Ces procédures se déroulent sur fond de durcissement de la législation relative aux médias. Le 25 juin, le Parlement kirghiz a adopté une loi draconienne, qui conditionne le bon fonctionnement des organes de presse à l’obtention préalable d’une licence gouvernementale. En cas de refus des autorités, la structure perd le droit d’opérer. Cette législation faisait l’objet de négociations ardues depuis deux ans avec les représentants des médias, qui étaient parvenus à en extraire les dispositions les plus restrictives. Elles sont toutefois presque toutes réapparues dans la version votée dans la précipitation, fin juin, en deuxième et en troisième lectures.

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