
Dans une Amérique divisée sur à peu près tous les sujets, il en est au moins un qui fait consensus : les soins de santé sont beaucoup trop chers. En s’attaquant au coût des médicaments, le 30 septembre, Donald Trump s’est emparé d’une question à la fois populaire et extrêmement complexe.
Car, aux Etats-Unis, le prix ne dépend pas de négociations entre l’Etat et les laboratoires, comme c’est le cas en France, mais de l’intervention d’une série d’acteurs, aussi appelés « middlemen ». Ces intermédiaires n’ont pas été directement cités dans le communiqué de la Maison Blanche, qui annonçait un accord entre Pfizer et le président pour faire baisser le coût de certains produits et pour mettre en place un site de vente directe, baptisé « TrumpRx ». Mais c’est en partie d’eux qu’il était au fond question : les PBM (pour « pharmacy benefit managers »).
Ces entreprises n’ont pas d’équivalent en Europe. Elles interviennent entre les laboratoires pharmaceutiques, les assureurs et les pharmacies, pour tout à la fois participer à fixer le prix des médicaments, déterminer la liste de ceux qui seront remboursés, négocier des remises et gérer les remboursements des pharmacies par les assureurs. Le but était, à l’origine, de laisser jouer la concurrence, ce qui aurait dû aboutir à une baisse des prix.
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