Des membres de la garde nationale de l’Ohio portent leurs armes de poing lors d’une patrouille dans le quartier de Logan Circle, à Washington, le 24 août 2025.

Les démocrates américains ont accusé, dimanche 24 août, Donald Trump de « fabriquer des crises » pour justifier l’envoi de militaires de la garde nationale dans des mégapoles tenues par l’opposition et que le président républicain estime être « rongées » par la criminalité.

Le dirigeant conservateur de 79 ans, qui applique à marche forcée son programme de lutte draconienne contre la délinquance et l’immigration, a menacé, dimanche, une grande ville de plus, Baltimore, dans l’Etat du Maryland, dirigée par un démocrate, d’y dépêcher des « troupes » de ce corps de réserve de l’armée.

Des milliers de gardes nationaux et de marines avaient été déployés en juin à Los Angeles (Californie) et, depuis le 12 août, dans la capitale fédérale, Washington, où des véhicules blindés stationnent devant la gare et le long de l’immense esplanade – The National Mall –, bordée par les institutions et monuments du pays.

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Les réservistes de la garde nationale ont commencé à porter leurs armes de service, dimanche soir, a annoncé l’armée dans un communiqué, ajoutant qu’ils ne sont autorisés à faire usage de la force qu’« en dernier recours et seulement en réponse à une menace imminente de mort ou de blessure corporelle grave ».

Donald Trump menace aussi d’envoyer des forces de l’ordre fédérales à Chicago (Illinois), puis à New York (Etat de New York), troisième et première mégapoles américaines.

Les réservistes de la garde nationale dépendent de chaque Etat américain et ne peuvent être déployés qu’en cas d’urgence nationale, comme une catastrophe naturelle, à la demande de l’Etat fédéral et après le feu vert du gouverneur local. Ils ne sont pas censés intervenir contre la criminalité, les émeutes, les manifestations.

« Aucune base légale »

« Donald Trump n’a aucune base légale, aucune autorité, pour essayer d’envoyer des troupes fédérales à Chicago », a tonné sur la chaîne CNN le chef de la minorité démocrate à la Chambre des représentants, Hakeem Jeffries. « Nous devons continuer de soutenir les forces de l’ordre locales et ne pas laisser Donald Trump jouer avec la vie des Américains, ni fabriquer une crise pour détourner l’attention, car il est profondément impopulaire », a martelé cet élu de New York au Congrès.

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Le gouverneur démocrate de l’Illinois, J. B. Pritzker, où se trouve Chicago, a assuré sur X que son Etat « coopérait depuis longtemps avec les forces de l’ordre fédérales » contre une criminalité qui a souvent meurtri cette grande ville posée au bord des Grands Lacs. « Mais nous ne laisserons pas un dictateur nous imposer sa volonté », a lancé cette figure du Parti démocrate et opposant en vue à Donald Trump.

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Ce dernier a réagi à des messages « au ton plutôt méchant et provocateur » d’un autre démocrate, le gouverneur du Maryland, Wes Moore. Il avait proposé, samedi soir sur X, au milliardaire new-yorkais « une promenade » à Baltimore pour tordre le cou aux « mensonges déblatérés contre les progrès que nous réalisons en matière de sécurité ». « Eh Donald, on peut te fournir une voiture de golf si ça facilite les choses. Tiens-moi au courant ! », a ironisé le dirigeant de cet Etat qui jouxte Washington et dont la cité portuaire, Baltimore, théâtre de la série Sur écoute, fut longtemps considérée comme dangereuse.

Trump : « Baltimore hors de contrôle »

« J’imagine qu’il parle de Baltimore hors de contrôle et rongée par la criminalité ? (…) Si Wes Moore a besoin d’aide (…) j’y enverrai les “troupes”, comme ce qu’on est en train de faire tout près, à Washington, afin de se débarrasser de la criminalité », a rétorqué sur son réseau Truth Social le président américain. M. Moore lui a répondu sur CNN et CBS qu’il « n’autoriserai[t] pas la garde nationale du Maryland à être utilisée » contre la criminalité car « c’est inconstitutionnel ».

Quant à Chicago, le Washington Post affirme depuis samedi que le Pentagone y prépare depuis des semaines le déploiement de la garde nationale, là encore officiellement contre la criminalité et l’immigration.

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Le ministère de la défense n’a fait aucun commentaire. Le président américain avait affirmé, vendredi, depuis le bureau Ovale que de « magnifiques femmes afro-américaines disent : “S’il vous plaît président Trump, venez à Chicago” » et annoncé que cette ville ainsi que New York, capitale économique et culturelle, seraient « les prochaines » sur la liste.

Washington accueille déjà plus de 1 900 réservistes de la garde nationale, envoyés par des Etats républicains, ainsi que des policiers d’agences fédérales comme le FBI, la police de l’immigration (ICE), ou celle luttant contre les trafics de drogue (DEA). « Nous allons rendre nos villes très, très sûres, » a promis Donald Trump.

Le Monde avec AFP

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