• Invité sur LCI ce mercredi, l’économiste Thomas Piketty est revenu sur la proposition de Gabriel Zucman de taxer les plus grandes fortunes à hauteur de 2% de leur patrimoine.
  • « Avec une taxe de 2% par an, il faudrait un siècle pour » que les plus riches « reviennent au niveau de 2010 », justifie-t-il.

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Une taxe qui ne cesse de faire parler d’elle. L’économiste Gabriel Zucman propose de créer un impôt dédié aux personnes détenant plus de 100 millions d’euros de patrimoine à hauteur de 2% par an. Une idée soutenue par la gauche, fustigée par la droite, et défendue par son ancien directeur de thèse, l’économiste et directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales, Thomas Piketty.

À chaque fois que la France a eu une telle dette publique, les patrimoines privés ont été mis à contribution

Thomas Piketty sur LCI

« Les milliardaires n’ont pas à être traités moins bien que les classes moyennes ou populaires, mais pas mieux non plus », affirme-t-il ce mercredi 24 septembre sur LCI (voir vidéo en tête de cet article). Selon lui, la taxe Zucman (nouvelle fenêtre) se justifie, car elle toucherait des ultra-riches qui ont largement augmenté leur fortune ces dernières années. « Les 500 plus grandes fortunes ont progressé beaucoup plus vite que la taille de l’économie : +500% entre 2010 et 2025 », assure Thomas Piketty. « Avec une taxe de 2% par an, il faudrait un siècle pour revenir au niveau de 2010. »

Une goutte d’eau pour les plus riches, selon l’économiste, qui a récemment suscité la polémique après avoir indiqué dans un entretien à Bloomberg (nouvelle fenêtre) que « si vous ne payez pas la taxe Zucman, vous vous mettez dans la même position que quiconque décide de ne pas payer d’impôt – vos actifs peuvent être gelés, vous pouvez être arrêtés à l’aéroport ». « On perd du temps par rapport aux vrais enjeux », déplore-t-il aujourd’hui.

Thomas Piketty rappelle également qu’une mise à contribution des plus fortunés est nécessaire pour remettre à l’endroit les comptes publics, actuellement dans le rouge vif. « C’est la quatrième fois que la France a une dette publique de ce niveau : après la Révolution et les deux guerres mondiales », poursuit Thomas Piketty. « Nous nous en sommes toujours sortis », rappelle-t-il, optimiste. « Mais à chaque fois, d’une façon ou d’une autre, les patrimoines privés ont été mis à contribution. »

I.N

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