
Il y a quelque chose d’Alice au pays des merveilles chez Julie Béna. Une Alice devenue adulte, qui continuerait de voyager de l’autre côté du miroir, à la croisée du réel et de la fantaisie, entre humour et gravité, intimité et théâtralité.
Parodie, la plus grande exposition de l’artiste à ce jour en France, emplit le Magasin-CNAC (centre national d’art contemporain) de Grenoble de personnages clownesques, poignants ou oniriques, imaginés et, pour la plupart, incarnés par elle-même, mais aussi par les membres de sa famille : sa mère, ancienne comédienne qui l’a en partie élevée au sein de la troupe de théâtre itinérante Les Tréteaux de France, son mari tchèque, qui n’hésite pas à troquer sa casquette de conservateur de musée à Prague pour enfiler robe ou perruque dans les œuvres grinçantes de sa femme, et leur petite fille, Gala.
Au fil de ses vidéos au registre volontiers burlesque, qui empruntent à la fête foraine, au cirque, au bal populaire, l’ancienne enfant de la balle passée par l’école d’art la Villa Arson, à Nice, mûrit, sa mère vieillit, sa fille grandit, tandis que ses récits explorent les questions d’identité, de transmission ou d’amour inconditionnel, tout en déconstruisant les archétypes.
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