Pourquoi un adolescent de 14 ans a-t-il agressé au couteau sa professeure de musique, mercredi 24 septembre à 8 heures du matin, au collège Robert-Schuman de Benfeld (Bas-Rhin), avant de se poignarder lui-même au cou au moment de son interpellation par les gendarmes ? Quelques heures après le drame qui a mis en émoi la ville de 6 000 habitants, la procureure de la République de Strasbourg, Clarisse Taron, a tenté d’apporter aux médias quelques éléments de réponses, encore minces, à ce stade.
La magistrate a brossé le profil de l’auteur des faits, « héliporté » après son arrestation, « opéré » à l’hôpital de Hautepierre, « sédaté pour au moins quarante-huit heures » et dont le « pronostic vital est engagé », a déclaré Mme Taron, évoquant des « lésions jugulaires et carotides ».
Auprès du Monde, elle a dépeint un collégien de 3e « en grande difficulté sociale », « sans antécédents pénaux », atteint d’une maladie génétique, en situation de triple fragilité physique, psychologique et sociale, et bénéficiant d’un suivi à ce titre.
« Il est placé par le juge des enfants dans un établissement après avoir subi de mauvais traitements par sa première famille d’accueil [à la suite de quoi une assistante familiale a été condamnée à six mois de prison ferme en 2024] », a expliqué la magistrate, évoquant des rapports dépeignant un adolescent « timidement investi dans le cadre de son suivi éducatif et psychologique » et se « démarquant surtout par des actes autoagressifs, d’autoscarification ».
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