
Son talent de coloriste avive le regard animiste qu’elle porte sur la nature, tandis que ses strates de traits délimitent les espaces et zèbrent les volumes à la manière d’une broderie foisonnante. Longtemps ignoré ou minoré, le travail de la peintre Emma Reyes, née à Bogota, en 1919, et morte à Bordeaux, en 2003, prend aujourd’hui des couleurs dans les institutions internationales.
Si elle a fréquenté ou collaboré avec des artistes et intellectuels de premier plan – Diego Rivera, Frida Kahlo, Lola Alvarez Bravo, Enrico Prampolini et Pier Paolo Pasolini, Gabriel Garcia Marquez, Alberto Moravia ou Elsa Morante –, au fil d’une vie marquée par la migration, de Bogota à Buenos Aires, de Mexico à Paris (où elle est arrivée en 1947, grâce à une bourse pour étudier à l’académie André-Lhote) ou Rome, cette artiste à la personnalité flamboyante a largement échappé à la reconnaissance institutionnelle.
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