Le premier mandat de Donald Trump à la Maison Blanche a laissé un goût amer à la communauté scientifique. Créé en novembre 2016, le Silencing Science Tracker a méticuleusement relevé les maux dont a pu souffrir cette communauté pendant cette période : censure d’informations liées au climat, suppression d’emplois, déplacement arbitraire du personnel, démantèlement de comités d’experts, entrave à la recherche, communication biaisée… La liste est longue, plus de 400 cas ont été répertoriés entre 2016 et 2021 !

A l’heure où Donald Trump, avec le soutien ostentatoire des grands patrons de l’industrie du numérique, retrouve la Maison Blanche et où commence une purge idéologique des programmes fédéraux (comme le relate un article de Science du 30 janvier), on peut s’interroger sur ce qui attend la communauté scientifique. Pourtant, certains veulent croire qu’elle est mieux préparée pour affronter ce type d’ingérences. Un article récent du New York Times affichait même un optimisme prudent en titrant : « Trump a ciblé les scientifiques lors de son premier mandat. Cette fois, ils sont prêts. »

Les scientifiques bénéficient-ils aujourd’hui d’une meilleure protection contre les interférences politiques qu’en 2016 ? Créé dans le prolongement d’un mémorandum présidentiel de janvier 2021, le Groupe de travail interagences sur l’intégrité scientifique s’est saisi de la question de l’indépendance de la science. Cette « task force », coordonnée par le Bureau de la politique scientifique et technologique et le Conseil national de la science et de la technologie, avait pour mission de concevoir un cadre général d’intégrité susceptible d’être décliné par les agences fédérales.

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En janvier 2023, elle soulignait que « les mesures visant à prévenir et à traiter les interférences politiques (…) devraient être au premier plan des pratiques des agences visant à soutenir des normes élevées d’intégrité scientifique ». Et c’est à son travail que l’on doit les révisions récentes et successives des politiques de la Fondation nationale pour la science (février 2024), de la NASA (mai 2024), des Instituts nationaux américains de la santé (septembre 2024), ou de l’Agence de protection de l’environnement (janvier 2025). Ces politiques interdisent l’ingérence politique dans la conception, la conduite, la gestion, l’évaluation et la communication de données, de recherches et d’activités scientifiques et rappellent à cet effet le rôle des référents intégrité.

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