Le Bureau d’analyse des incidents aériens, une branche de l’inspection des transports des Pays-Bas, s’inquiète de la multiplication des fausses informations transmises aux pilotes, à la suite de manipulations des systèmes GPS. Cette administration a recensé 983 cas de « GPS-spoofing » au cours des dix premiers mois de 2024, pour 163 en 2023 et presque aucun en 2022. De quoi mettre en danger la sécurité des vols, les pilotes recevant des données incorrectes et des avertissements erronés sur la localisation de leur appareil.

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Les experts néerlandais ne disent pas où les incidents surviennent, mais, selon des données récoltées le 20 novembre par le quotidien Trouw auprès de l’Association des pilotes professionnels (VNV), les incidents les plus fréquents se déroulent au-dessus des Balkans, de la Turquie et au Moyen-Orient. Ils se multiplieraient aussi au Pakistan, en Corée du Nord et du Sud, ainsi qu’aux Etats-Unis. Les autorités finlandaises soupçonnent quant à elles la Russie d’émettre fréquemment de faux signaux pour protéger ses installations stratégiques des attaques de drones ou d’avions.

D’autres Etats et des groupes rebelles perturbent aussi les satellites avec des signaux GPS qui détournent les renseignements corrects qu’ils transmettent aux avions. Surtout destinés à tromper des appareils militaires, ces agissements mettent toutefois en danger l’aviation civile. Les divers systèmes de bord livrent en effet à l’équipage de fausses données qui peuvent soit l’alerter à tort, soit au contraire le priver d’informations indispensables.

« Dans le brouillard »

« C’est devenu un problème quotidien, c’est comme si l’on volait dans le brouillard », a expliqué dans Trouw Coen Georges, le vice-président de la VNV. Les services néerlandais ont collecté depuis le début de l’année 362 cas de données manipulées signalant à des pilotes que leur appareil approchait du sol alors qu’il volait en réalité à haute altitude.

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Ces perturbations n’ont pas eu de conséquences, mais leur multiplication peut faire en sorte que les équipages finissent par négliger de vrais avertissements ou des informations pertinentes, juge la VNV. Celle-ci en profite pour réclamer le maintien de deux pilotes à bord de chaque appareil alors que les compagnies et les constructeurs prônent l’instauration de vols sans copilote à l’avenir. L’European Cockpit Association, qui regroupe 40 000 pilotes sur le continent, milite contre ce projet en cours d’examen à l’Agence de l’Union européenne pour la navigation aérienne.

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