« Ce n’est pas par choix qu’on quitte son pays, sa langue maternelle, ses copains, ses grands-parents, sa vie heureuse. Je n’ai pas choisi de perdre tous mes repères d’un coup et pour toujours. Juin 1994, Oran, Algérie. Mon père est victime d’un attentat dans la rue alors qu’il rentre à pied, comme tous les jours, de l’hôpital où il travaille. Il essuie cinq tirs de pistolet, dont un l’atteindra et le marquera à jamais physiquement et moralement. Moi, j’ai 12 ans, je suis en train de jouer dehors avec une cousine quand je vois mon oncle arriver à la maison en vitesse, puis repartir avec une valise et des draps.

Dans la soirée, ma mère nous dit, à ma petite sœur et à moi, que papa a été blessé. Nawel a à peine 4 ans. En quarante-huit heures, ça s’accélère. Papa doit partir pour la France en urgence. Le service spécialisé de l’hôpital Cochin pourra le soigner ; on nous dit qu’ici, en Algérie, on ne peut pas le faire avec un maximum de sécurité. Il reviendra une fois rétabli, et tout sera à nouveau normal. La famille et les amis s’organisent pour payer le transfert sanitaire, s’occuper de la demande de visa et de la Sécurité sociale.

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