Au sommet de Charm El-Cheikh consacré le 13 octobre à sa glorification, Donald Trump a croisé une réalité du Proche-Orient avec laquelle il n’avait plus été en contact direct depuis une visite à Bethléem, en mai 2017, au début de son premier mandat, un Palestinien. Une réalité il est vrai singulièrement incarnée puisqu’il s’agissait du président d’une Autorité palestinienne moribonde : Mahmoud Abbas, bientôt 90 ans, privé de visa un mois plus tôt par l’administration américaine à l’occasion de l’Assemblée générale annuelle des Nations unies organisée à New York. Un homme du passé et qui y restera pour être devenu l’un des symboles de la désespérance d’un peuple.

Ce ne sont donc pas les quelques mots échangés par le duo à l’occasion d’une séance photo visant à immortaliser le triomphe du président des Etats-Unis, auréolé de la libération des otages israéliens retenus à Gaza, de celle de prisonniers palestiniens, et de l’arrêt des bombardements dans l’enclave qui permettront de rattraper le temps perdu. Encore moins de rééquilibrer le penchant outrageusement pro-israélien de la diplomatie américaine, toutes administrations confondues, accentué par l’avatar baroque personnifié par Donald Trump. Liens familiaux, obsessions immobilières et intérêts géopolitiques s’y entremêlent au mépris des normes comme en a témoigné l’invraisemblable discours qu’il avait prononcé un peu plus tôt le 13 octobre devant la Knesset.

Cette promiscuité ne laisse que très peu de place aux Palestiniens. C’est ce qui explique certainement pourquoi Donald Trump envisageait sans vergogne, il n’y a encore pas si longtemps, un Gaza vidé de sa population, l’objectif de l’extrême droite suprémaciste israélienne. Ce nettoyage ethnique était justifié par l’un de ces vastes et clinquants projets immobiliers dont les cités-Etats du Golfe se sont fait une spécialité sur un modèle singapourien, aseptisé et autoritaire.

Paradoxe

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