• Des chercheurs américains ont étudié les ratons laveurs des villes.
  • Ils ont montré que ceux-ci pouvaient s’adapter au milieu urbain.
  • Cela passe par des caractéristiques physiques modifiées.

Aux États-Unis, les ratons laveurs peuvent vivre à proximité des milieux urbains. Une étude a comparé les animaux habitant à proximité immédiate des humains avec ceux qui sont en milieu rural. Les données, publiées dans la revue Frontiers in Zoology (nouvelle fenêtre), montrent que les animaux pourraient être engagés sur la voie de la domestication. Les chercheurs indiquent que la domestication d’un animal commence par « l’adaptation d’une sous-population à une nouvelle niche écologique dans l’environnement humain ». Or, la présence de déchets et de restes de nourriture, combinée à l’absence de prédateurs, fait de l’environnement humain « un créneau à fort potentiel », indique l’étude. Dans cet environnement, les ratons laveurs (nouvelle fenêtre) d’Amérique du Nord qui survivent selon la sélection naturelle sont ceux qui réduisent leur réactivité face aux humains. L’étude explique que le « syndrome de domestication » d’un animal est caractérisé par plusieurs éléments, dont certains physiques, comme la réduction de la taille du museau.

Une caractéristique du « syndrome de domestication »

Une équipe a ainsi comparé près de 20.000 photos d’animaux photographiés dans les zones densément peuplées à celles d’animaux résidant dans la campagne. Les chercheurs ont constaté que les ratons laveurs des villes possédaient un museau plus court d’environ 3,5% par rapport à leurs congénères ruraux, indique Géo.fr. (nouvelle fenêtre) Pour l’heure, les ratons laveurs présentent l’une des caractéristiques du « syndrome de domestication ». Celui-ci regroupe d’autres traits physiques et comportementaux comme des taches blanches, des oreilles tombantes ou une baisse de l’agressivité. Les scientifiques envisagent que d’autres signes puissent apparaître à mesure que les animaux s’habituent à la présence humaine (nouvelle fenêtre). « Tout ce que ces animaux ont à faire, c’est supporter notre présence, ne pas être agressifs, et ils peuvent se régaler de tout ce que nous jetons », indique la zoologiste Raffaela Lesch de l’Université d’Arkansas, qui a mené l’étude.

Des mutations génétiques pour s’adapter

Des études scientifiques ont déjà montré que des mutations génétiques apparaissent très tôt chez l’embryon, dans des cellules de la crête neurale, ce qui pourrait expliquer l’apparition simultanée de plusieurs traits caractéristiques de la domestication. Ainsi, une réduction de la peur, avantageuse pour survivre en ville, pourrait être associée à d’autres changements physiques, comme le raccourcissement du museau. Les chercheurs souhaitent désormais étendre leur investigation à d’autres espèces qui évoluent en milieu urbain, comme les opossums. Ils souhaitent déterminer si le cas des ratons laveurs est isolé ou généralisé. « Cela nous aidera à savoir si la présence humaine suffit déjà à lancer le processus de domestication chez une espèce », résume Raffaela Lesch.

Caroline FRUHAUF pour TF1 INFO

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