L’agence chargée des dons d’organes s’inquiète ce mardi d’un bond des refus en France ces derniers jours.
En cause, un fait divers ultra-médiatisé aux États-Unis, dont la presse française s’est fait l’écho.
Il y a trois ans, un trentenaire américain, jugé en état de mort cérébrale, s’était réveillé juste avant de se voir prélever des organes.

L’année dernière, plus de 5600 patients ont reçu une greffe d’organe en France. Un chiffre insuffisant pour répondre à la demande et qui risque d’être en baisse en 2024. L’agence chargée des dons d’organes (nouvelle fenêtre) s’inquiète en effet d’une hausse des refus ces derniers jours, après que des médias ont rapporté qu’un patient américain, considéré en état de mort cérébrale, s’était réveillé avant d’être prélevé. « Le fait de véhiculer cette information est très préjudiciable et jette l’opprobre sur le don et la greffe d’organes en France », a regretté ce mardi 22 octobre l’Agence de biomédecine auprès de l’AFP.

La situation du patient américain « impossible en France »

Le média américain NPR a rapporté ce week-end le cas, remontant à 2021, d’un trentenaire qui s’était réveillé juste avant de se voir prélever des organes. Il avait auparavant été jugé en état de mort cérébrale, à la suite d’une overdose, par l’équipe de l’hôpital du Kentucky où il était traité.

Plusieurs médias français ont repris cette information au cours du week-end, ce qui a provoqué un vaste mouvement d’inquiétude, selon l’Agence de la biomédecine. « Nous avons (…) relevé une augmentation nette du nombre d’inscriptions sur le registre national des refus », a-t-elle signalé, estimant que, depuis la publication de l’article, ces inscriptions étaient dix fois plus fréquentes que la normale.

Pourtant, la situation du patient américain « serait impossible en France », souligne l’Agence de biomédecine. Les procédures par lesquelles un patient est déclaré mort sont en effet très strictes. Réalisées par plusieurs médecins, elles prévoient une série d’examens, notamment par imagerie, qui ne laisse pas de place au doute.

L’information de NPR, qui n’a pas été vérifiée de manière indépendante par l’AFP, est par ailleurs « hautement suspecte du point de vue des anesthésistes français », a prévenu l’Agence de biomédecine. « Des milliers de personnes sont en attente d’une greffe vitale en France, nous ne pouvons pas laisser circuler une information non vérifiée et si préjudiciable pour ces patients », a-t-elle conclu.


V. F

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