
A quoi ressemble l’urine de serpent ? Si vous l’ignorez, ne culpabilisez pas. Nous sommes à peu près tous dans votre cas, y compris, jusqu’à il y a peu, l’auteur de ces lignes. Pas même une idée approximative. Quant au détail de la réponse, les plus éminents spécialistes des serpents, comme l’herpétologue Xavier Bonnet, directeur de recherche (CNRS) au Centre d’études biologiques de Chizé (Deux-Sèvres), l’ont découvert, le 22 octobre dans Journal of the American Chemical Society, la prestigieuse revue de la Société américaine de chimie. « Comme souvent dans la nature, c’est plus complexe qu’on l’imaginait, ce qui promet de futures recherches passionnantes », salue-t-il.
A quoi ressemble cette urine, donc ? Un indice : les serpents sont des reptiles, au même titre que les dinosaures et… les oiseaux. Pour être plus précis, les oiseaux descendent des dinosaures qui eux-mêmes descendent des reptiles. Or, chacun connaît le pipi d’oiseau : le guano, une pâte grise qui devient blanche en séchant, longtemps utilisé comme engrais azoté.
Car c’est bien à cela que sert l’urine, à évacuer de notre corps ce que l’on nomme les purines. Chez les animaux, ces déchets azotés produits par notre métabolisme se présentent sous trois formes : l’ammoniac, l’urée et l’acide urique. Au fil de l’évolution, les différentes grandes familles animales ont privilégié une des trois formes : l’ammoniac pour les poissons, l’urée pour les mammifères et l’acide urique pour les reptiles et les oiseaux.
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