LA LISTE DE LA MATINALE

Cette semaine, deux séries américaines mettront les cœurs (The Last Frontier) et les estomacs (Monster) à rude épreuve. Pour des plaisirs plus simples, un K-drama culinaire (Bon appétit Your Majesty) et un true crime français plan-plan (Les Disparues de la gare) donneront matière à se détendre.

« The Last Frontier » : espionnage à la mode country

Un extraterrestre qui découvrirait l’automobile à travers The Last Frontier serait convaincu que ces véhicules se déplacent aussi souvent en faisant des tonneaux sur l’asphalte qu’en roulant sur leurs pneus. La série de Jon Bokenkamp et Richard D’Ovidio commence par une catastrophe aérienne et enchaîne sur une succession assourdissante de poursuites entre tous types de véhicules (de la motoski au train sur pneus en passant par le chasse-neige), d’échanges de tirs et de combats à l’arme blanche. L’avion en question transporte des condamnés à de lourdes peines et un mystérieux détenu cagoulé. Il atterrit en catastrophe dans les environs enneigés de Fairbanks, en Alaska, et des dizaines de dangereux malfaiteurs s’échappent dans la nature. Frank Remnick (Jason Clarke), U.S. marshal de son état, se lance à leur poursuite avec l’appui d’une communauté soudée que le scénario oppose avec insistance aux criminels, mais aussi aux bureaucrates de Washington. Le prisonnier mystère est un agent de la CIA surnommé Havlock (Dominic Cooper) qui a ou n’a pas trahi. Une de ses collègues, Sidney Scofield (Haley Bennett) se joint à la chasse à l’homme au grand dam de l’honnête et rural marshall (le troisième épisode emprunte son titre à la chanson Country as Fuck, de Paul Cauthen), et le thriller glacial se teinte d’intrigue internationale.

Etalée sur dix épisodes, The Last Frontier ne tient pas toujours le rythme épuisant de son ouverture, et laisse souvent apparaître les incohérences de son scénario. Mais les baisses de régime et les répétitions ne parviennent pas à dissiper la sensation de force brute qu’imposent les acteurs – Jason Clarke en tête – et le découpage épuisant et euphorisant de la série. T. S.

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