LA LISTE DE LA MATINALE
Nous sommes fiers de vous présenter quatre séries qui se passent ailleurs qu’aux Etats-Unis. Choisissez votre destination : un lieu de vacances paradisiaque mais infernal en Thaïlande, le Paris stressant de Bref, l’Allemagne des années Schmidt, ou un savant cocktail de Norvège et de mondes virtuels.
« The White Lotus » : les paradis artificiels de Mike White
De six épisodes à sa première saison en 2021, The White Lotus est ensuite passée à sept, puis à huit. Malgré un schéma d’ouverture désormais bien connu – un (ou plusieurs) cadavre(s) dont on ne connaît pas l’identité, un retour en arrière d’une semaine, un lieu de vacances qui change à chaque saison de localisation géographique –, il plane sur les premiers épisodes de cette troisième saison un épais mystère, qui ne se dissipera que très progressivement, à mesure que les vacanciers du White Lotus de Koh Samui (Thaïlande) laisseront transparaître leur vraie nature. Observateur amusé des pires travers de l’âme humaine, Mike White croque une fois de plus des personnages d’une noirceur sans appel, travaillés par leurs pulsions et désirs, esclaves d’une libido plus ou moins malade et passablement déprimés par la vie.
Que le malaise surgisse entre trois copines d’âge mûr, une famille bourgeoise aux affects malsains ou au sein d’un couple mal assorti, le mal-être des vacanciers du White Lotus n’a d’égal que la beauté des paysages et des images, véritable appel à l’hédonisme dont seule Belinda (Natasha Rothwell), employée du White Lotus dans la saison 1, semble profiter à l’occasion d’un séjour de formation. En tout cas jusqu’à ce que le souvenir de Tanya, morte à la fin de la saison 2, se rappelle à elle par un événement inattendu. Cette boucle avec la première saison permet à ce troisième volet de s’étirer sans que l’on s’ennuie, et prolonge le plaisir d’une série maîtrisée de bout en bout par l’écriture et le regard, très sûrs, de son créateur. Au. F.
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