• Dépression et burn-out se distinguent malgré certains signes communs
  • Le burn-out est réactif et souvent lié au travail, tandis que la dépression, plus profonde, inclut apathie et tristesse.
  • Dans certains cas, burn-out peut mener à la dépression.

C’est un débat qui agite les psychologues et les chercheurs depuis un certain temps : le burn-out et la dépression sont-ils identiques ? Il est vrai que certains signes se chevauchent : un épuisement émotionnel, un sentiment d’inefficacité. Néanmoins, l’OMS a reconnu, en 2019, le burn-out comme un phénomène professionnel, sans pour autant parler d’une affection médicale. « Ce qui va faire la différence, c’est que lors d’un burn-out général, toute notre identité, qui on est, a perdu du sens« , nous explique la psychologue Bénédicte Vassard. Pour elle, « dans la dépression, on a vraiment ce poids émotionnel fort, qui va nous éteindre. Et puis, on a aussi des symptômes physiques avec plus du tout d’envie, plus d’énergie pour faire les choses« .

« Le burn-out est plus réactif »

La dépression est une maladie psychique, tandis que le burn-out est dû à un déséquilibre physiologique avant de devenir psychologique. Un burn-out se manifeste par « épuisement émotionnel, physique et cognitif, causé par un stress chronique souvent lié au travail, mais qui tend aujourd’hui à s’étendre à d’autres domaines et qui peut concerner des situations comme des problèmes familiaux ou des maladies persistantes« , souligne le psychiatre David Gourion au Vidal. Le burn-out, c’est la sensation de prendre un mur, de rencontrer un point d’arrêt, de s’effondrer, voire « de s’éteindre« , comme le souligne Bénédicte Vassard. Les symptômes d’un burn-out apparaissent progressivement : d’abord, une fatigue persistante, une lassitude, des troubles du sommeil, puis la situation s’aggrave : manque de concentration, motivation qui diminue, notamment au travail. « Les symptômes se ressemblent, c’est ce qui est derrière qui va déclencher les choses »

Dans une dépression, les choses s’installent aussi progressivement, en raison d’un cumul ou d’un traumatisme. Mais la tristesse s’ajoute et empire. « La fatigue s’installe, vous dormez moins, vous ne mangez plus très bien, et puis un jour, vous réalisez que vous êtes passé d’une personne active, souriante et pleine d’envie à une personne ralentie, voire à l’arrêt, qui perd le plaisir de vivre et d’expérimenter« , indique le site spécialisé la clinique e-santé. L’individu se sent comme anesthésié, ne prend plus de plaisir, de désir ou d’envie, « les choses ne nous touchent plus, ne nous atteignent plus », note Bénédicte Vassard. Elle ajoute : « Le burn-out est plus réactif que la dépression, mais on peut arriver à une dépression après un burn-out », précise la psychologue. La détresse est plus profonde, l’individu ne lutte plus et ressent un sentiment d’abattement, psychique et physique.

La dépression étant une maladie, il est essentiel de la dépister afin de mettre en place un traitement spécifique. Cette pathologie possède de multiples facettes, et elle peut être parfois difficile à déceler. Le Vidal rappelle que « la personne qui en souffre refuse de voir ses symptômes, ou en sous-estime l’importance. Elle ne veut pas se plaindre, se dit que ‘ça va passer’. C’est la raison pour laquelle l’entourage peut jouer un rôle primordial dans le diagnostic de la maladie« .

Sabine BOUCHOUL pour TF1 INFO

Partager
Exit mobile version