L’affaire était entendue : la baisse des taux d’intérêt que l’on observe depuis plusieurs trimestres allait produire ses effets bénéfiques sur le marché de l’immobilier, aussi bien pour le logement que pour des biens professionnels. Force est de constater que les choses ne sont pas aussi simples.
Du côté du marché résidentiel, les réseaux des agents immobiliers et les courtiers en crédit ont beau se féliciter à longueur de communiqués que les clients reviennent dans leurs agences, une reprise forte se fait attendre. D’abord parce que, sur le front des taux, le premier trimestre n’a pas été aussi favorable qu’attendu.
Certes, la Banque centrale européenne a continué d’abaisser ses taux directeurs – et devrait continuer à le faire –, mais les taux longs français ont connu des tensions. Les incertitudes budgétaires et politiques que traverse notre pays ont provoqué des hausses des obligations assimilables du Trésor, qui servent de référence pour la fixation des barèmes des taux des crédits immobiliers. Résultat, quelques banques ont légèrement augmenté leurs conditions de crédit, mettant fin au mouvement de baisse que l’on avait connu les trimestres précédents.
Une baisse des prix modeste
Surtout, les conditions économiques rendent plus difficile une reprise franche du secteur. La baisse des prix de l’immobilier reste modeste, ne serait-ce qu’en raison de l’attitude des vendeurs, qui gardent encore les niveaux de prix atteints au début de la décennie. Dans le même temps, les tensions géopolitiques ne donnent pas la visibilité nécessaire aux ménages pour s’engager dans un projet immobilier lorsqu’ils ne sont pas contraints de le faire. Les acheteurs hésitent.
Si la détente des taux a apporté un peu d’oxygène aux biens professionnels, les tensions sur les taux à long terme compliquent aussi la donne. La crise est sans doute derrière nous, mais la reprise se fait attendre. Les grands immeubles de bureaux situés en périphérie des villes ont du mal à trouver des locataires, et leurs prix restent orientés à la baisse. D’autres biens situés dans le cœur des métropoles ou ceux de petite taille résistent mieux.
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