- Le collectif « Oui au train de nuit » a alerté ce jeudi sur une possible disparition des trains de nuit Paris-Vienne et Paris-Berlin.
- La raison ? La suppression d’une subvention de l’État français, s’élevant à 10 milliards d’euros.
- Le train de nuit bénéficie pourtant d’un certain succès.
À peine relancés, déjà menacés ? Le collectif d’usagers « Oui au train de nuit » a tiré la sonnette d’alarme ce jeudi 25 septembre : les trains de nuit Paris-Vienne et Paris-Berlin (nouvelle fenêtre) pourraient bientôt disparaître. En cause : la suppression d’une subvention publique qui les maintenait à flot.
Le gouvernement avait accordé une aide au démarrage valable un an, renouvelable deux fois. Elle a été reconduite en 2024, mais ne le sera pas une seconde fois. Selon Le Monde
(nouvelle fenêtre), son montant est estimé entre 5 et 10 millions d’euros par an.
Une desserte insuffisante
Ces trains de nuit internationaux, tombés en désuétude dans les années 2010, devaient symboliser leur renaissance avec le retour d’une ligne entre Paris et Vienne en 2021 et entre Paris et Berlin en 2023. Mais selon le collectif, l’État menace désormais de ne plus verser à la SNCF cette aide financière essentielle au financement des « Nightjet », opérés en partenariat avec la compagnie autrichienne ÖBB et allemande Deutsche Bahn.
La raison ? Une desserte jugée insuffisante. Les opérateurs s’étaient engagés à faire circuler les trains tous les jours, mais le service n’est assuré que trois fois par semaine.
Sans cette subvention, l’avenir des lignes semble compromis. Contactée par l’AFP jeudi, SNCF Voyageurs (nouvelle fenêtre) n’a pas commenté et le cabinet du ministère démissionnaire des Transports n’a pas réagi.
Les trains de nuit internationaux sont en 2025 dans la même situation que les trains de nuit nationaux en 2015 : la SNCF saborde le service.
Les trains de nuit internationaux sont en 2025 dans la même situation que les trains de nuit nationaux en 2015 : la SNCF saborde le service.
Le collectif d’usagers « Oui au train de nuit »
Pourtant, le train de nuit bénéficie d’un certain engouement. En 2024, 3.000 passagers avaient emprunté cette ligne jusqu’à Vienne et 30.000 jusqu’à Berlin, selon Le Monde
. Mais le modèle économique reste fragile. « Au final, les trains de nuit internationaux sont en 2025 dans la même situation que les trains de nuit nationaux en 2015 : la SNCF saborde le service et encourage ainsi l’État à s’en débarrasser, sur fond d’un cadre réglementaire mal adapté »
, regrette le collectif dans un communiqué. Il pointe aussi les règles européennes, qui doivent évoluer afin d’« autoriser plus clairement les subventions aux trains de nuit internationaux »,
tandis que dans le transport aérien « le kérosène reste défiscalisé »
.
Pour défendre ces trains, le collectif organise vendredi 26 septembre une « pyjama party » à la garde de l’Est, point de départ des lignes Paris-Vienne et Berlin.