
Parmi les milliers – voire les millions – de personnes dont la vie a été chamboulée depuis six mois par la politique de Donald Trump, Kilmar Abrego Garcia occupe une place à part. Le Salvadorien de 30 ans, arrivé illégalement aux Etats-Unis à l’âge de 16 ans, avait réussi à se construire une vie relativement tranquille dans le Maryland, avec son épouse américaine et leurs trois enfants, dont l’un souffre d’autisme. Par l’intermédiaire d’un syndicat, il avait obtenu un contrat d’apprentissage dans la métallurgie.
Le 12 mars, il a été tiré de l’anonymat lorsque la police de l’immigration l’a interpellé alors qu’il était allé chercher son fils chez sa grand-mère, dans l’agglomération de Washington. Trois jours plus tard, il se trouvait, avec plus de 200 autres « criminels », dans un avion à destination du Salvador et d’une prison de haute sécurité du centre de confinement du terrorisme (Cecot). Une « erreur administrative », de l’aveu même du département de la sécurité intérieure : en 2019, un juge avait interdit qu’il soit renvoyé dans son pays, où il risquerait d’être torturé.
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