Paul (Benjamin Voisin) et Sonia (Emmanuelle Bercot) dans « L’Esprit Coubertin », de Jérémie Sein.

L’AVIS DU « MONDE » – POURQUOI PAS

Deux mois avant le début des Jeux olympiques de Paris sort dans les salles une comédie qui prend le contre-pied de la promesse que peut contenir un tel événement. Ni euphorie ni motivation patriotique ne traversent le premier long-métrage de Jérémie Sein, L’Esprit Coubertin, dans lequel les Français, au bout de dix jours de compétition, ont enchaîné les échecs et les humiliations. L’unique espoir de remporter une médaille repose désormais sur une seule personne : Paul Bosquet (Benjamin Voisin), champion de tir émérite, maniaque, mal dans sa peau et asocial, que rien ne saurait éloigner de son objectif. Pas même son voisin de chambrée qui multiplie les conquêtes, fume et boit sans modération, ou sa coach (Emmanuelle Bercot) qui l’incite, entre deux entraînements, à prendre un peu de bon temps.

Caricature

La confrontation de cet inadapté au monde de losers qui l’entoure provoque des situations attendues dont le manque de raffinement met parfois mal à l’aise et dont le simple enchaînement ne suffit pas à créer une dynamique. Dans ce contexte où tout le monde, soumis à la caricature de sa fonction, paraît ridicule (journalistes enfilant comme des perles les lieux communs, athlètes au langage enfantin, politiques incompétents), Benjamin Voisin (méconnaissable) et Emmanuelle Bercot parviennent à nous épater. Les seuls à pouvoir prétendre au podium.

Film français de Jérémie Sein. Avec Benjamin Voisin et Emmanuelle Bercot (1 h 18).

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