
L’AVIS DU « MONDE » – À VOIR
On n’admirera jamais assez la vitalité du peuple iranien. Si résilient, si courageux, si créatif face à l’une des dictatures mondiales parmi les plus retorses, qui encage ce pays depuis bientôt cinquante ans. Le cinéma, au premier chef, n’aura cessé de croiser le fer, d’inventer des solutions, de produire des esthétiques mondialement reconnues, de jouer, de plus en plus dangereusement, avec le feu.
Si Abbas Kiarostami, artiste sans pareil, mena le plus clair de sa carrière sous un régime qui transigeait encore, ses successeurs, victimes du durcissement de l’étreinte oppressive, font littéralement des miracles en rappelant au monde avec une telle constance l’existence d’un cinéma d’auteur iranien et à travers lui l’inextinguible aspiration à la liberté qui porte ceux qui, jusque dans la clandestinité, le font vivre.
A l’édition 2024 du festival de Cannes, Mohammad Rasoulof débarquait ainsi avec son plus beau film, une incision politique au creux de la cellule familiale nommée Les Graines du figuier sauvage, annonçant en même temps la douloureuse décision de son exil en Allemagne. Un an plus tard – même lieu, même enjeu – c’était au tour de Jafar Panahi de débarquer en mai avec Un simple accident et de rafler la Palme d’or dans la foulée. Son film a été choisi pour représenter la France aux Oscars 2026 dans la catégorie meilleur film international.
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